Ebola: le gouvernement camerounais alloue 630 millions FCFA pour son plan de riposte

Jusque-là épargné par l’épidémie qui sévit au Nigeria voisin après la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone où le dernier bilan faisait état de 1.552 décès, le Cameroun a alloué une enveloppe de 630 millions de francs CFA (1, 26 millions de dollars américains) pour son plan national de riposte contre la maladie à virus Ebola, annonce une déclaration officielle vendredi.

« Nous rappelons qu’à ce jour, aucun cas n’a été enregistré au Cameroun », a réaffirmé le ministre camerounais de la Santé publique, André Mama Fouda, dans une déclaration lue à la presse vendredi à Yaoundé, trois semaines après l’annonce début août de la stratégie gouvernementale contre la redoutable maladie qui suscite la peur au sein de la population camerounaise depuis son apparition au Nigeria.
Avec ce pays et les autres déjà touchés, les autorités de Yaoundé ont décidé de fermer leurs frontières, terrestre, aérienne et maritime. Cette mesure ne rassure pas pour autant, tant les deux pays voisins partagent en commun une longue frontière terrestre de plus de 2.000 km, réputée poreuse.

Pour ne rien arranger, l’épidémie d’Ebola vient de refaire aussi surface pour la septième fois au cours des dernières années en République démocratique du Congo (RDC) dont les autorités avaient offert au Cameroun un lot de 100 kits de protection individuelle, en prévision d’une éventuelle survenance de la maladie dans cet autre pays d’Afrique centrale.
Par ailleurs, le Cameroun est déjà confronté en ce moment même dans certaines de ses régions à deux épidémies meurtrières liées au choléra et à la poliomyélite. Et les autorités sanitaires reconnaissent que « les conditions sont réunies pour qu’une épidémie d’Ebola se développe » dans le pays. « Le Cameroun a déjà pris d’importantes mesures de riposte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola, maladie grave, très contagieuse et qui tue souvent et rapidement. Aussi, sur la très haute instruction du chef de l’Etat, 630 millions de francs CFA sont mobilisés pour soutenir le plan national de riposte contre la maladie à virus Ebola », a annoncé le ministre de la Santé publique.
Ces fonds, a-t-il expliqué, sont destinés à l’acquisition d’ équipements et médicaments pour la prise en charge d’éventuels cas de contaminations, soit par exemple des caméras thermiques, des thermomètres lasers ou encore des réactifs de laboratoire. Des salles d’isolement de malades ont été aménagées dans certains hôpitaux.

Il y est question de formation de personnels sanitaires et non sanitaires représentant divers corps de métiers au rang desquels les médias avec une priorité aux radios communautaires en vue d’ une diffusion ciblée des messages de sensibilisation sur la maladie auprès des populations de l’arrière-pays.
Classée « urgence de santé publique de portée mondiale » par l’ Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a aussi annoncé avoir mis à disposition 100 kits de protection individuelle au profit du Cameroun, la maladie à virus Ebola se caractérise par une fièvre d’ apparition brutale, d’une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et d’une irritation de la gorge, d’après les explications.
Ces symptômes peuvent s’accompagner de vomissements, de diarrhée,d’une éruption cutanée et, dans certains, d’hémorragies internes et externes. Aussi le ministre de la Santé publique a-t- il recommandé d' »appeler rapidement le personnel de santé » pour tout relevant de telles manifestations.
Il a aussi prescrit d’éviter, en cas de décès, les rites et autopsies traditionnels, pratiques ayant cours dans le pays, sur le corps du défunt et confier plutôt l’enterrement au service d’ hygiène de la mairie.

Grands consommateurs de gibier, les Camerounais sont en outre invités à « éviter le contact, le dépeçage et la consommation de la viande de brousse (particulièrement les singes, les chimpanzés, les gorilles, les antilopes et les chauves-souris) », car, ces espèces figurent parmi celles soupçonnées d’être des vecteurs du virus d’Ebola.
Comme dans ses interventions antérieures, le ministre de la Santé publique a encore insisté sur le respect des règles élémentaires d’hygiène consistant notamment à « se laver régulièrement les mains à l’eau propre et au savon ».
Etant donné que la maladie à virus Ebola se propage dans les communautés par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou de contacts indirects par l’intermédiaire d’environnements contaminés par ce type de liquides, André Mama Fouda a en outre recommandé de »limiter les accolades et les embrassades », principaux signes de salutations au Cameroun.
La déclaration officielle invite aussi les personnes ayant séjourné récemment dans un pays à épidémie à se signaler au personnel de santé, »en vue de toute assistance nécessaire ».
Pays endémique au paludisme et au choléra, qui tente par ailleurs d’éradiquer une épidémie de poliomyélite depuis fin 2013 par une vaste campagne de vaccination des enfants, le Cameroun dispose déjà d’un Centre national de prévention et de lutte contre les endémies.

« La surveillance est renforcée dans tous les districts de santé frontaliers, notamment au niveau des postes de santé aux frontières, dans les aéroports et les ports. Cette surveillance s’ inscrit dans un réseau de partenariat et d’échanges multiformes rassemblant non seulement les pays en épidémie, mais aussi tous les autres pays africains particulièrement exposés », avait assuré début août le ministre de la Santé publique.

Agence de presse Xinhua

 

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