Garoua : Un homme décède dans les cellules du commissariat central

Un homme a trouvé la mort dans une geôle du commissariat central de Garoua dans des conditions troubles,  après 21 jours de garde à vue.

 

De quoi est mort est mort exactement Ibrahima Mohamadou ? Cette question, était au centre des interrogation des milliers de moto-taximen présents hier au  commissariat central de Garoua, mais également la famille de Ibrahima Mohamadou, vendeur de « médicament de la rue », décédé le 04 novembre à 4 heures du matin alors qu’il était gardé à vue dans une cellule du commissariat central. A propos du décès les autorités policières affirment que « Ibrahima Ahmadou s’est cogné volontairement à plusieurs reprises la tête contre le mur de sa cellule. Cela aurait alors causé une hémorragie interne qui lui aura été fatale.» Une thèse que réfute la famille du disparu qui pense plutôt qu’il serait décédé suite à des tortures qu’il aurait subit.

Ibrahima Mohamadou qui avait été arrêté le 17 octobre 2014 pour une affaire de vol, avait d’abord été conduit au commissariat du 3e arrondissement de Djamboutou où il séjournera durant deux semaines. Par la suite, il sera transféré au commissariat central et ce n’est que le mercredi 29 octobre 2014 qu’il sera présenter au Procureur qui à son tour prolongera la garder à vue pour besoin d’enquête. Sa famille qui entre temps n’est pas resté inactive, a entreprise plusieurs démarches afin d’obtenir sa libération, laissant au passage plus de 150.000f, mais Ibrahima ne retrouve jamais la liberté jusqu’à ce jour fatidique du mardi 04 novembre où il passera de vie à trépas. En effet, aux premières heures de la matinée, Abdou Hamadou, le petit frère de la victime, va se rendre au commissariat pour porter à manger à son frère. Mais il se verra refuser l’accès à la cellule par les policiers de service : « Ibrahima dit qu’il n’a pas faim », lui fera t-on savoir. Entre temps, une rumeur selon  laquelle un détenu serait décédé en cellule dans le dit commissariat mettra la puce à l’oreille de la famille qui soupçonnant quelque chose d’inhabituel, va se résoudre à retourner au commissariat et exiger à voir leur enfant. Djibrilla Alhadji Mal Babba, président régional du conseil national de la jeunesse pour le Nord et oncle du défunt, sera alerté par le père de la victime et celui-ci  va s’y rendre à son tour à 13 heures. « Le commissaire est venu et il m’a annoncé le décès. Le commissaire m’a fait savoir qu’il avait informé le Procureur du décès et que ce dernier lui a demandé de faire le nécessaire. On nous a demandé de prendre le corps mais nous avons refusé. J’ai exigé que le Procureur vienne constater le décès en ma présence, il est arrivé vers 15 heures. Le corps d’Ibrahima gisait dans le pick-up de la police. Le procureur nous a appelés dans le bureau du commissaire où nous avons été entendu ainsi que le père d’Ibrahima », confie Djibrilla Alhadji Mal Babba qui précise par ailleurs : « Nous réclamons justice, que l’on nous dise la vérité sur la mort de Ibrahima Ahmadou.»

Le corps rendu à sa famille, Ibrahima Ahmadou a ensuite été inhumé au cimetière musulman de Garoua. Sa famille est cependant déterminée à creuser la vérité sur cette affaire. Une procédure est en cours afin de déterminer les circonstances exactes du décès et dégager les responsabilités, a-t-on appris.

 

Par ESPA

 

 

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