La juge de Pistorius exclut une condamnation pour meurtre

La mort n’était pas intentionnelle. Dans l’énoncé d’un verdict-fleuve, commencé jeudi 11 septembre au matin, la juge d’Oscar Pistorius, qui a tué sa compagne en 2013, a estimé que l’athlète sud-africain ne pouvait être reconu coupable de meurtre. La juge Thokozile Masipa a souligné qu’il était en effet impossible d’ignorer le fait que le champion ait cru à tort que sa vie était menacée au moment où il a ouvert le feu sur sa petite amie, la nuit de la Saint-Valentin 2013.

Mais la star de l’athlétisme sud-africain pourrait toutefois être encore condamné pour homicide involontaire. L’option d’un acquittement n’est pas non plus complètement écartée. Le procès ayant été ajourné, le verdict final devrait être connu vendredi.

« UN USAGE EXCESSIF DE LA FORCE »

Oscar Pistorius a toujours maintenu avoir cru à un cambriolage, et avoir tiré en direction d’un agresseur supposé à travers la porte fermée de ses WC, sans voir sa victime. La magistrate avait auparavant exclu la préméditation. Elle a cependant souligné qu’Oscar Pistorius avait agi « en toute conscience », « trop vite » et fait « un usage excessif de la force ». L’athlète de 27 ans a reconnu au cours de son procès avoir fait une « erreur ».
« A ce moment-là , l’accusé était capable de distinguer entre le bien et le mal (…), il pouvait agir conformément à cette distinction », a estimé la juge. Elle précise que Pistorius aurait pu appeler à l’aide au lieu de se diriger armé vers les toilettes.
Assis dans le box des accusés, Oscar Pistorius est apparu la plupart du temps figé, le regard fixe, concentré sur la lecture à haute voix faite par la juge. Un bref instant, tandis que la juge procédait à un minutieux rappel des charges pesant contre lui, il a laissé s’écouler des larmes en silence.
PROUVER L’INTENTION OU NON DE TUER

A la barre, Oscar Pistorius a répété : « Je n’ai pas eu le temps de penser. J’ai entendu du bruit, j’ai pensé que quelqu’un était venu m’attaquer, donc j’ai tiré. » Une version improbable selon l’accusation, qui s’appuie sur le témoignage de voisins réveillés par des cris, mais qui n’ont rien vu.

L’accusation avance aussi que le jeune homme se disputait souvent, chez lui, comme en compétition, et avait tendance à se comporter comme si tout lui était permis, notamment avec les armes à feu. Deux infractions à la loi sur le port d’arme ont été jointes au dossier.

La juge a cependant balayé ces témoignages. Sans mettre en cause leur honnêteté, elle a refusé de s’appuyer sur des souvenirs qu’elle juge fragilisés par le caractère « faillible » de la mémoire humaine, et brouillés par l’intense battage médiatique qui a entouré cette affaire. Elle a également relevé des « incohérences » dans la version d’Oscar Pistorius, soulignant qu’il avait adopté « une pléthore de modes de défense », évoquant tantôt un accident, tantôt une réaction de défense face à l’agression d’un cambrioleur.

Par AFP/Lemonde.fr

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