La ville de Mfou a célébrée du 5 au 7 septembre 2014, la 12e édition des rencontres international des arts et spectacles de rue.
C’est à Mfou, localité située dans la Région du Centre, environ 30km de la capitale politique camerounaise Yaoundé, que les RAR ont implanté leur quartier général cette année. A la place des fête de Mfou où se trouvait le village du festival, durant les trois jours de festivités ce sont des milliers de festivaliers de tout âge et de tout horizon qui venait chaque soir à partir de 18h pour assisté aux différents spectacles proposé cette année par le comité d’organisation que dirigeait Annik Ayissi. « Je n’avais jamais vu des jongleurs de toute ma vie, et ceux que j’ai pu voir ici à Mfou m’on éblouie ! », nous confie encore tout ému le jeune Onambélé. Cette édition 2014 s’est tenue sous le thème: « Et si on faisait la fête ? » avec pour objectif d’allier l’évènementiel et la proximité, la population et le culturel, l’approche artistique et la fête. Pari réussit estime Annik Ayissi, la directrice du festival: « C’était grandiose, on a observé un engouement du public qu’on n’imaginait pas, ils ont très bien accueilli les différents spectacles ».
Le festival s’est ouvert le vendredi 5 septembre 2014 avec un atelier de professionnalisation du griot, personnage artistique populaire et emblématique ayant une place primordiale dans les manifestations festives dans la sous-région Afrique ayant pour seul arme d’expression son instrument (mvet, cithare, kora, etc…).
Le festival qui s’est célébré c’est année, tout comme les années précédentes, sous un prisme festif, a connu une programmation éclectique mêlant compagnies professionnelles des arts de la rue et pratiques artistiques amateurs avec au menu du théâtre, de la danse, de la musique, etc… Le Tchad, le Gabon, le Congo, le Togo et la France, les cinq pays invités à cette édition ont ravi le public de Mfou à chacune de leur sortie sur scène. La compagnie tchadienne Arts en transites formée par des artistes du Tchad et de la Centrafrique a présenté avec un très grand engouement son spectacle de danse de rue « au fil des jours ». Un long voyage qui raconte l’origine de la danse en Afrique, le pourquoi. La compagnie congolaise Issima quant à elle s’est brillamment illustrée à travers sa pièce théâtrale « Chez nous c’est comme ça ». Cette structure congolaise de promotion artistique créée en 2002, promeut à travers ses spectacles le talent de la femme dans toutes les disciplines artistiques. Les conteurs ont également permis de donné une coloration joyeuse au festival cette année. En effet, Les togolais de la compagnie Bouam ont séduit le public avec l’histoire de « la vendeuse de sourire ». Carton plein également pour les Amazones du conte du Gabon à travers leur conte théâtralisé « Moabi ». En proposant les contes dans sa programmation, le festival RAR veut faire un « flash-back dans l’oralité ancestrale en vue de s’imprégner de la tradition, mieux des réalités du passé afin de redonner une valeur à la culture ancestrale pour vivre le présent et mieux préparer le futur ».
Exit donc cette douzième édition des RAR qui avait pris d’assaut les rues et les espaces publics extérieurs de la ville de Mfou, le temps d’un weekend, proposant au passage des spectacles gratuits au public. Le treizième round de ce festival qui tient debout depuis douze ans est déjà en chantier. Et au sein de l’association RAR on promet une édition 2015 riche en « nouveautés et innovations artistiques », et qui pourrait se tenir à nouveau dans la sympathique ville de Mfou.
Rencontres internationales itinérantes, le festival des arts et spectacles de rue a sillonné les années antérieures les villes de Yabassi, Yaoundé en passant par Nkolodom et Garoua au Nord Cameroun. Au fil des éditions, le festival s’est positionné comme un instrument de développement socio-culturel par l’interpellation des consciences à travers les différents spectacles qui s’y produisent.
Ebah Essongue Shabba
