Le discours du CHAIRMAN John Fru Ndi à la jeunesse 2015

Chers jeunes Camerounais, cher peuple

Il m’incombe l’honneur de me joindre á la Nation á ce moment entièrement consacré á vous.

Vous méritez amplement cette attention et nous souhaitons d’en être digne. Non pas á vous en enorgueillissant de votre statut de privilégié -c’est qui est au demeurant le cas= mais surtout en acceptant fièrement toutes les responsabilités que cette attention vous accordent.

Que la Nation s’arrête á l’espace d’une journée pour méditer et célébrer l’importance de votre condition, n’est qu’un devoir sacré et non juste une formalité á remplir.

En fait, ce devoir sacré est l’expression du fait que vous symbolisez parfaitement l’Espoir de la Nation. Ce ne sont de vains mots. Minimiser le sens et la portée de cet Espoir est ce qui nous pousse tout le temps á perpétuer nos échecs en demeurant dans le statu quo.

Pour ainsi, j’ai une confiance aveuglement en vous.

Car la Nation a le vibrant espoir, qu’á travers vous, qu’elle pourra résoudre les crises qu’elle ne parvient toujours pas á résoudre sur les 30 années passées et plus. En effet, le Cameroun a subi une crise économique importante au début des années 90.  Toute l’économie a été bouleversée.  Les entreprises d’Etat, qui employait le maximum de la population Camerounaise, ont fermé en privant d’emploi des millions de ménages.  Des banques ont fait faillite en chaîne, ce qui a rendu difficile toute possibilité d’investissement pour l’Etat et surtout pour achat avait considérablement haussé à cause de la baisse de 75% des salaires, de la dévaluation du franc CFA et de l’inflation galopante.  Ainsi, de nombreux ménages ont été privés d’accès aux services sociaux de base, santé et été privés d’accès aux services sociaux de base, santé et éducation entre autres, parce que ne pouvant plus les payer.  De cette crise nous n’en sommes pas totalement sortis malgré la relance qui piétine.  Plusieurs familles et ménages, qui avaient acceptés de faire cet effort parce que l’on a fait croire que ce politiques d’austérité allaient leur faire sortir de la misère, n’arrivent pas trouver de l’emploi pour leurs enfants, c’est-à-dire bous, la jeunesse actuelle.  Justement, le sous emploi que vous subissez de plein fouet en est une des conséquences majeures.  En effet, tandis que ceux parmi vous qui ont moins de 16 ans constituent près de 45% et sont censés scolarisés au secondaire et au primaire, les autres de la tranche d’âge de 17 à 40 ans qui constituent environ 38 % de population sont exposés au phénomène de sous emploi.

C’est parce que j’ai confiance en vous que je me dois comprendre les difficultés qui sont les vôtres mais surtout d’en exprimer les causes profondes.  Lorsque l’on se fait confiance, on doit se tenir un langage de vérité.  La vérité est que notre système productif a été totalement déstructuré en permettant la création d’un système informel important. Comme l’emploi dans le secteur formel est très sélectif et demande parfois des compétences que notre système de formation professionnel ne pourvoie pas, près 72% de jeunes de la tranche d’âge active, ceux de 17 à 40 ans, vont trouver de l’emploi dans le secteur informe.  C’est justement ce type d’emploi que ne vous sortent pas de la précarité et qui, au contraire, vous y maintient de manière systémique.  En effet, avec de tel emploi, il est quasiment impossible d’épargner afin de s’acquérir, par exemple, une propriété foncière pour des activités agricoles, s’acquérir une maison ou d’envisager une vie décente pour votre progéniture notamment en les permettant d’accéder à de bonnes écoles.  De plus, les emplois de l’informel sont exclus de fait du système financier et ne vous permet d’accéder à des crédits afin de booster la consommation de vos ménages – du moins, pour ceux qui en ont car la majorité d’entre vous forment des ménages assez tardivement, ce qui est en train de bouleverser le statut de la famille.  Le plus grave est le fait que l’avenir est incertain avec ce type d’emploi du fait de sa précarité et de l’absence d’une retraite assistée.  En bref, les jeunes en âge de travailler en voulant fuir la misère sont maintenus dans la dépendance et dans la survie.  Lorsque l’on survit, on ne jouit pas pleinement de la vie, on n’est pas libre.  Et lorsque la survie est érigée en règle, l’espoir est perçu comme une utopie et le défaitisme est perçu comme réalisme.

Il est donc de mon devoir de vous faire savoir, qu’importe la difficulté de la situation, que vous demeurez notre espoir.  C’est notre devoir de vous rappeler la grandeur de votre responsabilité historique.  Et pour cela, j’ai confiance en vous et en votre potentiel.

C’est cette confiance qui nous commandait la nécessité de fonder le SDF. Cette confiance en vous a été tellement forte que le prix a payé, pour la création du premier parti dans le nouveau système pluraliste, fut une répression violente de l’Etat avec comme conséquences des massacres.  Cependant, il fallait avoir foi en l’avenir qui s’incarnait en vous afin de trouver le courage de continuer malgré le sang versé.  A cette époque, plusieurs d’entrevous n’avaient pas la conscience politique ou la majorité pour l’exprimer mais nous avions décente.  Vous aviez toujours été au centre de nos préoccupations.  C’est la raison pour laquelle, nous avons posé dans nos textes fondateurs comme pilier incontournable la justice sociale et l’égalité de chance pour tous.  Cela est notre crédo.  Car nous avions su qu’une république, qui ne poserait pas comme fondement la justice sociale, était vouée à l’échec.  La justice sociale et l’égalité de chance est justement un ciment fort pour une Nation qui se veut forte.

J’entrevois organiser une Université Populaire en cette année qui réunira quelques de vos représentants.  Cette Université Populaire sera centrée sur l’Emploi, l’Entreprenariat et la Justice Sociale.  Elle sera l’occasion pour vous d’apprendre mais aussi de discuter en toute liberté sur ces questions importantes.

Chers jeunes compatriotes

La Nation a aussi le vibrant espoir qu’à travers vous, elle deviendra enfin une Nation une et indivisible.  C’est ce qui la permettra de rayonner au firmament des grandes Nations.  Le Cameroun se fera par vos aspirations ou ne se fera pas.  En effet, pour y arriver, il faudra éviter 2 fléaux qui minent notre Nation.

L premier est le terrorisme.  Avant tout, marquons un temps d’arrêt pour saluer la mémoire de ces jeunes soldats tombés sur le champ de bataille.  Ces jeunes rejoignent ainsi les grands hommes qui ont posé les jalons pour façonner notre Nation.  Ils ont tellement cru à la Nation au point de sacrifier leurs vies.  Quoi de plus noble !  Il faut aussi saluer ces jeunes qui sont au front actuellement et qui, portés par l’idée d’une Nation Camerounaise forte, apporte une réponse vigoureuse à la secte Boko Haram.  Enfin, il est aussi important de manifester notre solidarité envers les populations du Nord qui subissent des attaques armées mais aussi des conséquences des ces dernières notamment des déplacements en masse, la crise humanitaire et sanitaire.  A eux tous, nous nous joignons à vous, jeunes compatriotes, pour leur dire que la Nation ne la oublie pas et leur porte dans leur cœur.

Comme je le disais, le terrorisme est un fléau qui a comme volonté de saper l’intégrité de la Nation.  Les membres de Boko Haram veulent briser les efforts entrepris depuis la colonisation par tous les Camerounais et Camerounaises de bâtir une Nation.  C’est la raison pour laquelle il est du devoir de tout Camerounais de se mobiliser contre cette menace.  La réponse contre ce type de menace ne peut pas seulement être militaire mais elle doit être aussi citoyenne et économique.  Economique parce que le terrorisme  a pour terreau la misère et cette partie du pays a souffert la répartition inégale des richesses du pays.  Citoyenne parce que ce fléau demande la mobilisation de tous.

Le second fléau est le tribalisme.  Après plus de 50 ans d’indépendance, il reste encore une gangrène pour notre Nation.  Il n’apporte que division et haine qui mettent à mal tout sentiment national.  Des grands événements nationaux comme la défense du territoire national ou des scrutins électoraux sont des occasions où les conflits sont envenimés par le tribalisme.  D’ailleurs, il a été déplorable de voir qu’un petit groupe de personnes, animés d’une mauvaise foi manifeste et de la peur suscitée par la fébrilité du régime qu’ils défendent, ont essayé en vain de manipuler une partie du territoire contre une autre partie du pays.  C’est justement ce type de manœuvres qui a conduit certains pays dans le chaos.  Le peuple Centrafricain, un peuple frère, en a subit les conséquences de la haine et de la division.

Le sens de notre combat a toujours guidé par l’impérieuse nécessité de nous éviter ces moments ‘autodestruction.  Cette paix, que je sais que vous chérissez fièrement, nous la devons au fait que vous avec moi avions souvent évité des pièges de division et de haine posées parfois par ceux même qui vantent d’être les promoteurs de la paix.  Lors de la première élection présidentielle pluraliste dans notre pays, quoique les résultats des urnes me donnaient vainqueur, j’ai pris la responsabilité historique de ne pas régner dans le chaos et sur des marres de sang.  Ce fuit un choix difficile à prendre mais j’étais plus préoccupé par votre sort que par mes ambitions personnelles.  Vous qui, à l’époque, n’aviez pas la majorité et la conscience politique.  L’espoir, que vous représentiez déjà, était pour moi l’élément le plus précieux de la Nation.

Parce qu’il fallait préserve cet Espoir, que vous représentez, que j’ai aussi consenti à répondre à la main tendue de Biya.  A ce moment, les réalités géopolitiques qui s’imposaient sur le continent avaient poussé certaines Nations dans le chaos et ont déplacé le terrorisme sur notre continent.  Face à cette crise qui pointait, il était important pour nous de préserver la Nation de toutes velléités pouvant détruire tout Espoir et fragiliser sa jeunesse.  C’est guidé par cet Espoir, que j’ai pris cette résolution historique.  Cependant, le régime de Biya, au lieu de veiller à faire en sorte que votre potentiel soit utilisé pour résoudre les crises dont j’ai évoque les plus importantes, le régime Biya, disais-je, ne pense qu’ à une seule chose : s’éterniser au pouvoir.  Son seul programme politique est la conservation du pouvoir, c’est pourquoi il n’arrive pas à gouverner.  Le plan d’urgence, qui vient au secours du Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi pour une émergence en 2015, montre à suffisance l’échec du régime Biya.

Il est de me devoir de préserver la flamme de l’espoir en vous tout en vous préservant des personnes qui ne vivent que pour leurs ambitions personnelles.  En effet, tout le monde s’inquiète de ce que deviendrait notre pays dans les années qui suivent.  Tant le régime de Biya a tout sacrifié, y compris la stabilité de l’Etat, pour demeurer au pouvoir.  L’avenir de notre Nation se voit gravement menacé et si nous prenions garde, comme nous l’avions souvent fait ensemble, tout espoir sera anéanti pendant une période assez longue.

Il est aussi de mon devoir de vous faire savoir que Monsieur Biya n’est pas un horizon indépassable.  C’est pourquoi je me dois de vous proposer un nouveau Plan Authentique de Transition.  C’est la seule solution qui permettra de gérer pacifiquement la transition.  C’est le seul instrument qui permettra de garder la flamme de l’Espoir allumée.  Ce plan est juste l’expression de notre devoir à tous.  Ainsi, vous tous dans votre majorité associés aux forces vives devriez faire corps et âme avec ce projet.  Ce plan recommande notre mobilisation à tous.

Chers compatriotes

La confiance incommensurable, que j’ai pour vous, et la conviction, que je porte sur le succès de vos projets communs, me porte à croire que les temps qui viennent seront meilleurs.

Bonne fête de la jeunesse.

 

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