ABUBAKAR SHEKAU : « VOTRE ALLIANCE NE MÈNERA À RIEN »

Dans une nouvelle vidéo, le chef de la secte islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau, raille et menace la force régionale qui se met en place pour le combattre.

 

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a promis, dans une nouvelle vidéo publiée lundi et révélée par l’AFP, la défaite de la force militaire régionale qui combat le groupe islamiste dans le nord-est du Nigeria, au Niger et au Cameroun. «Votre alliance ne mènera à rien. Rassemblez toutes vos armes et affrontez-nous. Vous êtes les bienvenus», aurait-il déclaré dans cette vidéo de 28 minutes. «Vous envoyez 7.000 soldats? Pourquoi vous n’en envoyez pas 70 millions? Ce n’est pas beaucoup. Seulement 7.000?», raille-t-il, avant de les menacer. «Par Allah, c’est peu. Nous allons les capturer un à un», promet-il, alternant, selon l’agence française, arabe et haoussa (la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria), et avec son ton provocateur, comme d’habitude.

Deux autres vidéos ont également été diffusées, de même source, montrant notamment des images du chef de l’organisation Etat Islamique (EI), Abou Baqr al-Baghdadi, ainsi que des images d’archives avec une voix off qui fait référence au puissant califat de Sokoto, établi au XIXe siècle dans une région couvrant le nord de l’actuel Nigeria et démantelé en 1903 par le colonisateur britannique. «Nous allons combattre le monde entier en appliquant le principe: quiconque désobéit à Allah et au Prophète doit soit se soumettre, soit mourir ou être réduit en esclavage», proclame ce mystérieux émir, dont la tête a été mise à prix sept millions de dollars (5,35 millions d’euros) par Washington. En juillet dernier, Shekau avait déjà proclamé son soutien à l’Etat islamique, ainsi qu’à Al-Qaïda et aux Taliban afghans, s’inscrivant dans un jihad global.

8.700 HOMMES DU NIGERIA, DU TCHAD, DU CAMEROUN, DU NIGER ET DU BÉNIN

Ce lundi, le Parlement du Niger devrait approuver un engagement de ses troupes au Nigeria pour combattre Boko Haram, au côté des armées camerounaise (engagée depuis plusieurs mois) et tchadienne (depuis plus deux semaines). La sanglante insurrection de Boko Haram, qui contrôle de vastes territoires du nord-est du Nigeria où elle a fait au moins 13.000 morts depuis 2009, a pris une ampleur régionale. L’Union africaine a autorisé la mise sur pied d’une force composée d’hommes du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin pour combattre le groupe islamiste armé nigérian. Celle-ci devrait compter 8.700 personnels militaires, de police et civils – et non 7.500 comme initialement annoncé.

Malgré les nouvelles menaces de Shekau, les autorités régionales tiennent bon. Le conseiller à la sécurité du président nigérian a assuré lundi à l’AFP que toutes les bases du groupe islamiste armé Boko Haram seraient «démantelées» dans six semaines -correspondant au report de l’élection présidentielle, qui devait avoir lieu le 14 février mais a été reportée au 28 mars. Pendant ce temps, les affrontements continuent sur le terrain. Alors que l’armée nigérienne a repoussé dans la nuit de dimanche à lundi une attaque lancée par les islamistes contre la prison de la ville frontalière de Diffa –le troisième assaut contre cette commune en quatre jours- les terroristes ont de nouveau attaqué cette ville du sud-est du Niger, lundi.

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