JACQUES FAME NDONGO DONNE LES MOBILES DE L’ANNULATION DE LA PREMIÈRE LISTE AU CONCOURS D’ENTRÉE À L’IRIC

Il s’agit d’un procès en sorcellerie selon Jacques Fame Ndongo. Le ministre de l’Enseignement supérieur donne les mobiles de l’annulation de la première liste au concours d’entrée à l’Iric, option diplomatie.

Pour la deuxième fois, après un concours, l’Iric est sous la sellette. M. le ministre Pourquoi l’Iric et que se passe t-il véritablement dans cet institut ?
Comme vous le savez l’Iric est un établissement prestigieux, qui forme des diplomates. Vous savez aussi que le métier de diplomate donne accès à un corps d’élite. Vous comprenez qu’il soit tout à fait normal que l’opinion publique s’intéresse particulièrement à ce qui se passe dans cette grande école. Mais en réalité il y a pratiquement rien de particulier. Vous avez lu le communiqué de presse. Ce sont des paradigmes qui sont inhérents aux lois et règlements de la République que nous respectons à la lettre. A la réalité, il n’y a eu aucune pression. Il n’y a pas eu de tripatouillage. Nous avons respecté les lois et règlements de la République.

Permettez-moi M. le ministre de reposer cette question. Il y a eu une année, des candidats admis au concours d’entrée à l’Iric ont été retirés des cours. Cette fois-ci, c’est une liste de candidats qui est reconfigurée. Pourquoi tant de problèmes et pourquoi cela ne se passe pas à l’Ecole normal supérieure (Ens), à l’Esstic, ou à l’Enam ?
Il n’y a pas tant de problèmes à l’Iric. Je crois qu’il y a eu une publicité outrancière sur ce qui se passe à l’Iric. Le premier concours a eu des petits problèmes tout simplement à cause de la capacité d’accueil. Les candidats figurant sur la liste d’attente ont été retirés des salles de classe parce que nous avons eu des informations relatives à l’exiguïté de la capacité d’accueil. A postériori, c’est un problème arithmétique. Il n’y a pas eu des tripatouillages. Il n’y a eu aucune intrusion comme les uns et autres laissent entendre. Nous avons appliqué simplement les dispositions des lois et règlements de la République. Vous savez que nul n’est sensé ignorer la loi. On ne peut pas exclure les admis de quatre régions de la République à ce concours et on laisse faire. Mais dans l’ensemble, le Jury a normalement bien fonctionné en respectant les critères de la méritocratie académique et de la méritocratie de représentativité régionale. Sur ce point, la loi d’orientation de l’Enseignement supérieur est claire en son article 11 alinéa 2(a).

L’opinion s’interroge sur le cas de la candidate, deuxième sur la première liste et dont le nom ne figure pas du tout sur la deuxième liste.
Une région était surreprésentée sur la première liste. L’ayant constaté, j’ai eu à commettre de toute urgence, un jury. Le même jury d’ailleurs composé du même président, du rapporteur et de quelques membres, qui ont statué illico presto et m’ont transmis les résultats, en privilégiant les régions absentes de la première liste. Il s’agit de la région de l’Est, du Nord, de l’Adamaoua et du Nord-Ouest. Vous comprenez pourquoi, il est tout à fait normal que les noms de certains candidats émanent des régions surreprésentées de façon relative ne puissent pas figurer sur la deuxième liste. Aussi, le quota des admis est fixé à 15 et pas plus. Alors si une région se trouve avec le quota de sept admis sur 15, il est à tout normal que la candidate deuxième de la première liste paraisse surprise. C’est un problème qui émane du jury spécial que j’ai constitué, lequel a dû évaluer tout cela. Mais comme je l’ai dit dans mon communiqué de presse, je reste attentif à toute instruction de la hiérarchie pour résoudre ce problème qui peut être le cas échéant réexaminé.

Votre communiqué laisse entendre que les noms des fils de quelques pontes du régime qui figurent dans la liste n’ont pas été poussés. Qu’est-ce qui fait accréditer cette thèse ?
Je fais accréditer cette thèse, par la souveraineté du jury général. C’est à l’étape des délibérations que ce jury a sorti ce résultat. Au cours des délibérations, il se trouve que l’un des fils de ponte du régime est major. Je n’étais pas membre du jury. C’est le jury général qui m’a présenté ces résultats. Donc, je crois que c’était un procès en sorcellerie qu’on fait à des dignitaires. Vous voulez dire que ces dignitaires sont eux-mêmes des cancres. Je n’en sais rien. Mais, je constate qu’il y a eu beaucoup des commentaires là-dessus. D’ailleurs des commentaires que j’ai suivis insistent plutôt sur les fils à papa. Je dis et je confirme à l’opinion publique et internationale qu’il n’y a eu aucun acte subrogatoire. C’est-à-dire la substitution d’un nom au bénéfice d’un fils ou d’une fille d’un ponte du régime. Ceux qui ont été admis, l’ont été à l’aune de leur mérite personnel.

Comment est ce qu’il y a eu une omerta autour de cette affaire ?
Les gens étaient quelque peu abasourdis par tous les commentaires, allant dans tous les sens, que l’on a pu entendre. Le système universitaire camerounais est excellent. Il est basé sur la méritocratie académique et plus subsidiairement sur cette méritocratie de représentativité qui permet, non seulement de respecter les lois et règlements de la République mais également d’assurer la stabilité, l’ordre, la cohésion de la nation. Alors, Alain Belibi vous êtes le produit de cette université méritocratique. Mais, nous avons entendu les uns et les autres faire subitement des commentaires allant dans tous les sens, d’une médiocrité ambiante, suivi d’une tendance, à la « briqueterisation » de l’université. Il n’en est rien. Il faut retenir que l’Université camerounaise est crédible à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Y compris dans les pays les plus industrialisés comme la France, le Canada, l’Amérique, entre autres.

Dernière question M. le ministre il y a eu une affaire. Qui va payer la note ?
Je ne suis pas un père fouettard pour faire prévaloir les principes républicains. Je vous ai expliqué l’arsenal des textes à partir duquel nous nous fondons pour prendre notre décision. Il va de la constitution, en passant par la loi d’orientation qui prescrit la prohibition de toutes récriminations négatives à l’endroit d’un ressortissant d’une région. Or dans le cas d’espèce, il y a eu une récrimination négative à l’endroit des admis de quatre régions. Alors dans ce cas qui paye et qui ne payera pas la note ? Je ne peux pas savoir. Je ne suis pas un père fouettard. Maintenant c’est un dossier suivi à des niveaux divers et sans nul doute en tant que de besoin, nous serons contactés pour donner des précisions, versions, des avis, des orientations, des propositions. A ce niveau nous ne manquerons pas de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé. Il ne s’agit pas de la médiocrité mais du respect des lois et règlements de la République

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