Suite à la promulgation de l’article 3 du Décret N°2004/0611/PM du 24 Mars 2014, fixant les conditions de recours et d’application des approches à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), les collectivités territoriales ont été interpellés au premier rang de par leur fonction de maitrise d’ouvrage locale, pour la promotion des techniques HIMO au sein de leurs territoires respectifs. En effet, les approches à haute intensité de main d’oeuvre sont une alternative à la technologie à haute intensité d’équipement (HIEQ) qui combine de façon optimale l’équipement léger, la main d’œuvre intense et les matériaux locaux pour la réalisation des projets de développement. La technique Himo présente de nombreux avantages car elle favorise la création d’emplois, la réduction du coût de réalisation des projets, la distribution des revenus aux populations locales, le transfert de compétences aux communautés locales et la réalisation des économies de devises. Et le Gouvernement Camerounais à travers cette approche, entend tout mettre en œuvre pour atteindre l’objectif d’intégration de cette technique à hauteur de 20% dans les programmes d’investissements publics.
Dans l’optique d’outiller les magistrats municipaux et leurs personnels dans l’appropriation et l’utilisation des approches HIMO dans les projets d’infrastructures communaux, leur permettra de mettre en œuvre des projets d’infrastructures dans leurs localités selon l’approche HIMO ; une session de formation et de renforcement de capacités a été organisée par le programme national de formation aux métiers de la ville et le bureau international du travail sur « l’Utilisation des techniques HIMO dans les collectivités territoriales décentralisées ». Cette formation qui s’est étalée du 23 au 27 septembre 2019, mobilise les cadres municipaux et les responsables techniques des communes des régions du Nord et de l’Extrême Nord.
Animée par des experts conviés pour la circonstance, la formation a non seulement permis de vulgariser davantage les techniques à haute intensité de main d’œuvre auprès des collectivités territoriales décentralisées des régions du Nord et de l’extrême Nord pour créer davantage d’emploi et de richesse, mais elle aussi été un grand moment de renforcement des capacités des responsables et cadres de ses collectivités en matière d’appropriation et d’utilisation des approches HIMO dans les projets d’infrastructures communaux. « Parvenu au terme de la formation, nous pouvons affirmer que désormais les apprenants maitrisent le cadre règlementaire en vigueur au Cameroun dans le domaine des approches HIMO, qu’ils maitrisent les technologies et les domaines d’application HIMO comme outil de création de richesses et des emplois au niveau local, ils sont en mesure d’identifier les domaines d’application des approches HIMO pour les projets liés à la maitrise d’ouvrage communale ; ils sont outillées sur l’introduction des clauses HIMO dans l’élaboration des dossiers d’appels d’offres, ils maitrisent les conditions d’embauche et de travail des populations locales selon les approches HIMO, et ils sont capables de mettre en œuvre les projets d’infrastructures locales selon les approches HIMO », déclare un formateur.
L’approche Himo est déjà implémentée dans certaines communes de la région du Nord où l’efficacité de cette méthode a pu être prouvée à travers la création de nombreux emplois décents, principalement pour la main d’œuvre peu qualifiée, et a permis à ces communes de réaliser des économies de devises. C’est le cas des communes d’arrondissement de Garoua 1 et de Guider où plus de 150 jeunes ont été formés aux techniques de fabrication et de pavage.
Par Ebah Essongue Shabba
