Pourquoi la plupart des éleveurs de poulets de chair en Afrique ne seront jamais riches ?

Depuis mon jeune âge au Cameroun, j’ai des proches qui font dans l’élevage des poulets de chair à titre commercial, sauf qu’après 15 ans passés dans cette activité ces proches à moi étaient toujours pauvres contrairement aux éleveurs de poulet italiens dont la fortune grandissait de jour en jour.

Je voulais savoir pourquoi nos éleveurs sont si pauvres et les italiens si riches, c’est en allant dans une ferme de poulets italiens que j’ai très vite compris notre erreur en matière d’élevage.

La première erreur est que les italiens dont les fermiers et éleveurs de poulets de chair produisent eux-mêmes leur provende composée de 70% de maïs +20% de soja et 10% de nutriments (aliments qu’ils produisent dans leurs plantations sur plusieurs hectares et qu’ils transforment par la suite en provende pour poulet de chair à l’aide de machines à écraser).

Ceci contrairement aux éleveurs Africains qui achètent en majorité le sac de provende dans des provenderies à plus de 16.000 FCFA le sac, ce qui constitue déjà une grosse perte en enrichissant davantage les cultivateurs de maïs et de soja.

La deuxième erreur est qu’ils achètent les poussins importés de 3 jours à plus de 550frs cfa, pourtant les fermiers italiens produisent eux même leurs poussins avec un coût de production inférieur à 100FCFA et donc ceux-ci font produire eux-mêmes leurs poussins grâce à des machines à éclore les œufs, à partir des œufs fécondés qui deviennent poussins après 21 jours de chauffage.

La troisième erreur est qu’après avoir élevé le poussin, 45 jours plus tard le coût d’élevage sera de minimum 2000 FCFA par poulet au fermier camerounais à cause des dépenses liées aux sacs de provende, des médicaments pour poussins, achat des poussins à 550 FCFA, l’électricité, l’eau et la vente aux revendeurs du marché qui achètent très souvent autour de 2200 FCFA le poulet pour revendre à 3000 FCFA et plus. Sans compter parfois les maladies que contractent les poussins et tuent tous les poulets dans le poulailler par négligence ou manque d’hygiène car lorsque les poulets piétinent leur propre excrément pendant longtemps sa brule leur patte et il tombe malade.

Ce qui fait que ceux-ci fonctionnent à perte pour la plupart du temps et ne seront jamais, ou difficilement riches, contrairement aux fermiers italiens qui produisent tout sur place et se regroupent en coopérative pour vendre à des grandes surfaces à un même prix, c’est la raison pour laquelle ils sont si riches.

Il faudrait qu’en Afrique on revoie nos différentes méthodes de production et se regrouper en coopérative pour uniformiser les prix de vente de poulet ou vendre nos poulets dans nos propres restaurants (ce qui constitue le secteur tertiaire) à un prix élever pour s’enrichir davantage.

Par Evrard Kamdem

 

Categories
Economie
No Comment

Leave a Reply

*

*



COMMENTAIRES FACEBOOK