Portrait : Bello Mohamadou, le don dans le sang depuis 38 ans

C’est depuis le 03 février 1982 que Bello Mohamadou entretien en lui cette fibre du donneur de sang et fait ce geste qui peut sauver des vies. Il est O+, ce qui lui permet de donner du sang à tous les groupes s’ils sont réhsus +. Son histoire avec le don du sang commence en 1982 alors qu’il est âgé de 20 ans. C’est en venant rendre visite à des amis malades et internés à ce qui était encore à l’époque l’hôpital de Garoua, que ce natif du quartier Foulbéré a découvert le don de sang. « Ce jour je passais voir des amis internés à l’hôpital et j’ai appris qu’il y avait un don de sang volontaire. J’ai décidé d’y faire un tour par curiosité et après un bref échange avec l’équipe médicale j’ai accepté donner mon sang. On m’a fait des examens et quelques temps après j’ai appris à travers les résultats que j’étais saint et quel était mon groupe sanguin. J’ai surtout appris que j’étais O+, donc je pouvais dès lors donner du sang à tous les groupes du moment où ils étaient réhsus positif », raconte Bello Mohamadou.

Depuis, le quinquagénaire qui a donné son sang régulièrement est un habitué de la banque de sang de l’hôpital régional de Garoua où se déroule les grandes collectes. Pas seulement parce qu’il a donné ce précieux liquide 18 fois en 38 ans, « ce qui n’est pas un exploit en soi », dit-il humblement, mais parce qu’il consacre beaucoup de son temps, de son énergie, pour le don de sang bénévole et régulier. Il nous montre d’ailleurs rapidement sa carte de donneur dans laquelle sont mentionnés les dates de ses 18 prélèvements, les quantités de sang prélevé ainsi que les lieux. Pour lui, c’est bien la preuve de sa forte implication, marquée à la fois par le désintéressement et l’engagement humaniste. Plus de trois décennies de sa vie tournée vers cette activité qu’il dit pratiqué « par amour pour les autres, par altruisme, pour se sentir utile, pour faire une bonne action, rendre service car on ne peut vivre isolé », confie-t-il modeste. Et il ajoute : « En donnant du sang j’ai pu sauver de nombreuses vies à la maternité de l’hôpital régional, à l’hôpital de la garnison militaire ou encore à l’hôpital de la CNPS ».

Selon Bello Mohamadou, cette passion comporte aussi des moments de forte émotion, comme lorsque témoignent des malades qu’il a pu sauver en donnant son sang. « Je me souviens de ce jeune homme venu de Bibémi avec son père très malade. Il m’a croisé par hasard alors que je sortais de la banque de sang, il m’a abordé et m’a exposé sa difficulté à trouver du sang. C’est ainsi que je l’ai pris, j’ai fait le nécessaire et il a pu avoir trois poches de sang, ce qui a permis de sauver la vie de père qui était interné l’hôpital de la garnison militaire. Aujourd’hui, ils m’appellent très souvent, nous sommes devenus une famille et je suis fier de savoir qu’une vie a pu être sauver grâce à mon geste », raconte Bello Mohamadou, qui n’a pas gardé cette fibre bénévole pour lui tout seul. Ce père de famille a réussi à la transmettre sa passion à son épouse qui est devenue à son tour donneuse bénévole.

Alors qu’il s’apprête à approche de la soixantaine, Bello Mohamadou, constate avec inquiétude une diminution des donneurs volontaires et réguliers avec comme conséquence des pénuries fréquentes de sang dans les hôpitaux. « Pour résoudre le problème, il ne suffit pas seulement de construire des banques de sang, il faut aussi amener les camerounais à avoir la culture du don de sang, à s’organiser au sein de leurs cercles respectifs afin qu’il y ait des donneurs régulier », propose-t-il.

Par Ebah Essongue Shabba

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