Le Cameroun de Paul Biya, un soutien inconditionnel à Israël

Il y a quelques semaines, une délégation israélienne a été expulsée du sommet de l’Union africaine qui s’est tenue à Malabo, en Guinée équatoriale. Des messages de félicitations aux dirigeants africains ont afflué d’Amérique latine et d’Asie dans lesquels des leaders se sont réjouit de voir l’Afrique user de sa souveraineté.

Il est à rappeler que les textes régissant l’organisation de l’Union africaine sont hostiles aux pays colonisateurs. Or au-delà des apparences, il y a des pays africains, qui entretiennent des rapports très étroits avec Israël, au point, par exemple, de refuser de soutenir des résolutions onusiennes condamnant la politique d’Israël en Palestine.

C’est notamment le cas du Cameroun.
Depuis l’attentat qui a failli emporté le président Paul Biya, le 6 avril 1984, le chef de l’État camerounais, soupçonnant les réseaux français d’être impliqués dans cette action subversive, a pris ses distances de l’ancienne puissance coloniale pour se rapprocher des Israéliens. C’est un officier du Mossad (le service de renseignement israélien) à la retraite, le colonel Meir Meyoukhas, qui a officié jusqu’à la fin des années 1980 aux côtés du président Mobutu du Zaïre, qui va s’occuper de la garde présidentielle camerounaise. Plus tard, c’est un autre

officier israélien, le colonel Abraham Avi Sivan, ancien attaché de défense à l’ambassade d’Israël au Cameroun, qui va créer le fameux BIR (bataillon d’intervention rapide).
La garde du président Biya est assurée par un autre ancien colonel du Mossad, Maher Herez, celui-là même qui joua un rôle déterminant dans la libération d’otages français l’année dernière. J’ai entendu certains frères camerounais, soutenant leur président, dire qu’il s’agit d’anciens officiers payés et dépendant totalement du Cameroun. Je sais qu’ils aiment leur pays et leur président mais ils se trompent. Tous ces anciens officiers israéliens entretiennent des rapports très étroits avec le Mossad. Et le président Biya lui-même est un « inconditionnel » d’Israël, et a longtemps été sous l’influence du rabbin Léon Ashkenazi, qui l’a initié à la Kabale.

Pour ceux des Camerounais, qui doutent de la dépendance politique de leur pays vis-à-vis d’Israël, je rappelle que le Cameroun est l’un des rares pays africains à voter contre les projets de résolutions condamnant la politique barbare de l’État sioniste vis-à-vis de la Palestine, à défaut de s’abstenir comme le 29 novembre 2012, lors du vote sur l’entrée de la Palestine à l’ONU en tant qu’État observateur. C’est aussi ça le paradoxe africain. On crie ne pas vouloir d’Israël dans nos affaires alors que certains confient leur sécurité à cette même entité sioniste.
Les présidents Mobutu et Laurent Gbagbo l’ont fait en leur temps et en ont payé le prix. On ne s’associe pas au diable, même quand il déclare agir pour le compte du bon Dieu. En tout cas, nos dirigeants sont simplement « merveilleux ».

Patrick Mbeko
Auteur et analyste des questions géopolitiques

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Diplomatie
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