Portrait : Dr. Viviane Ondoua Biwole

C’est une femme comme on en rencontre certes de plus en plus dans notre société (véritables exemples de réussite), mais qui surtout a su très tôt se démarquer dans le monde professionnel, dont on n’ignore la subtilité, pour ne pas dire la délicatesse.

Dr. Viviane Biwole, au cours de son parcours atypique, a et d’ailleurs fait toujours preuve d’une femme forte, ferme, rigoureuse, ambitieuse et très déterminée, et ses compétences au fil des ans et à travers les postes qu’elle occupe, forcent tout simplement l’admiration de son entourage, non sans lui conférer le charisme qui va avec, véritable source de respect à son endroit.

La quarantaine sonnée (le 1er Novembre prochain elle aura 43 ans) et du haut de son 1,60 m pour 75 kg, le Dr. Viviane Ondoua Biwolè est divorcée et mère d’un garçon de 17 ans. Enseignante et consultante à l’Institut Supérieur de Management Public (ISMP) depuis 1999, et depuis 2010 en est le Directeur  Général adjoint, non sans passer par Chef de Cellule Recherche et Développement. Ayant fait le constat que le corps des enseignants ne comptait pas assez de femmes (1 seule femme sur 13 hommes), cette prestigieuse école avait fini par lancer un recrutement spécialement féminin en 1999. Répondant au profil qui exigeait un niveau de bacc +5, Viviane ne se ferra pas prier pour le passer. L’ayant réussi, elle va tout d’abord être professeur consultant, avant de gravir les échelons. Tour à tour, elle va occuper des postes de gestion, notamment en tant que théoricienne, enseignante et chercheure premièrement, puis consultante (l’usage de ces outils pour résoudre des problèmes concrets) et en suite en tant que praticienne d’où son récent ouvrage. Car il faut d’ores et déjà signaler que depuis peu, elle enfile une énième casquette, celle d’auteure. Déjà deux ouvrages à son actif : « La PME camerounaise et le développement durable. Défis, fondements et stratégies. », paru aux éditions Clé en 2012, d’une pertinence avérée mais qui malheureusement reste presqu’inconnu du grand public, et « Au secours je suis patron » paru cette année 2014 dans la même maison d’éditions, et qui est porte sur un sujet lointain non moins utile et important, qui intéresse plusieurs cibles. Parmi ses publications scientifiques :  Entrepreneuriat et développement durable: une comparaison canadienne, camerounaise et tunisienne, in G. Hénault and G. Lemoine (eds), dans Entrepreneuriat et développement durable et Francophonie aux Editions des archivescontemporaines, collectionSavoirs Francophones del’AUF, Paris (2008), A Framework of SMEs’ Strategic Involvement in Sustainable

Development, in S. Sharma, M. Starik, R. Wüstenhagen and J. Hamschmidt (Eds), Sustainability Management, Innovation and Entrepreneurship aux éditions Cheltenham, UK (2007), «Une évaluation des aides publiques à l’entrepreneuriat au Cameroun (1970-2000)», Thèse de Doctorat/Ph.D à l’Université de Ngaoundéré (2004).

Ses multiplies compétences dans les domaines : CONSULTATION ET RECHERCHE (Méthodes de recherche en Sciences de Gestion, Nouvelles méthodes d’enseignement en Sciences de Gestion, Méthode participative et Sciences de Gestion, Méthodes andragogiques), et en GESTION DES STRUCTURES ACADEMIQUES ETADMINISTRATIVES (Audit interne, Gestion des ressources de l’organisation, Gestion des organisations publiques) lui ont valu pas mal de sollicitation de la part de grande ONG et grosses structures notamment la Banque Mondiale (Facilitation de la réunion annuelle du Programme de politiques et transport en Afrique Subsaharienne à Maseru au Lesotho (2006), le PNUD, l’Union Africaine entre autres.

Femme dévouée, et véritable militante de la cause des femmes, Viviane Biwolè se rendait alors à une mission au Canada où elle a rencontré des enseignantes féministes qui animaient des programmes du genre, à l’université d’Ottawa. Cette dernière leur a tout simplement proposé d’installer ledit programme au Cameroun, estimant que les femmes, localement, avaient besoin de ses outils. Encore assistante à l’époque à l’université de Yaoundé I, elle ira rencontrer le ministre de l’enseignement supérieur en vue de le lui soumettre. Celui-ci ne manquera pas de lui faire la remarque sur sa jeunesse mais aussi sur sa prétention à mener une telle mission. Très déterminée, Viviane Biwole obtiendra de l’ACDIC le financement du voyage de la directrice dudit programme afin que le projet s’établisse véritablement au pays. C’est ainsi qu’elle s’unira au Pr Ngah Ndongo pour le montage du projet. Mais ledit celui-ci ne verra pas le jour, et Viviane se voit contrainte de le mettre en stand by, désormais appelée aux fonctions d’inspecteur numéro 1 au ministère de la fonction publique. C’est en 2013 que le Pr Ngah Ndongo reprend contact avec Viviane Biwolè, lui faisant part de ce que le programme avait finalement abouti et que cette année il dévoilera sa troisième promotion. C’est ce combat oublié, qui invraisemblablement lui vaut la reconnaissance du Ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation qui l’a classé parmi les 92 figures féminine ayant marqué l’histoire du Cameroun.

Dans le social, elle préside l’Association des femmes de l’ISMP.

Une tête bien pleine

Viviane a obtenu sa Maitrise en Sciences de Gestion à l’Université de Dschang en 1995, où elle sortira par la suite nanti d’un D.E.A en FINANCE une année plus tard. En 2004, c’est à l’Université de Ngaoundéré qu’elle soutient sa thèse en Entrepreunariat. Si elle a un regret dans son parcours professionnel, c’est bien celui de l’inégalité de sexe qui fait toujours problèmes : « On constate de l’antagonisme mais à quoi cela est dû ? Disons que tous les travailleurs en vivent à leur niveau. Sauf que lorsque vous êtes une femme c’est parfois très difficile car c’est un milieu très virile et les armes que vous avez ne suffisent pas toujours à vous préparer à telle ou telle situation, encore que sur le plan professionnel on demande souvent aux femmes deux voire trois fois plus qu’aux hommes, et c’est un peu vécu comme une sanction ; Vous fournissez les mêmes efforts mais vous n’êtes pas récompensés pareil », confiera-t-elle lors d’un entretient avec votre site préféré. Pire encore, la femme échappe rarement au droit de cuissage et fait l’objet d’un acharnement de la part des collègues si ce n’est des patrons : « Les femmes sont très souvent harcelées dans le milieu du travail, c’est dommage ; pire encore lorsqu’on se rend compte qu’elle est libre ou divorcée », ajoutera-t-elle. Mais il en faut plus pour décourager cette opiniâtre et incorrigible meneuse. Si jeune mais avec autant d’expériences acquises, le Dr. Viviane Ondoua Biwolè est un exemple parmi tant d’autres, et les fonctions qu’elle occupe démontrent à suffisance une providence ; sous d’autres cieux, on constate combien il n’est pas si anodin de confier les règnes d’un pays à une femme. Leur exclusivité natale que leur a conféré la nature ne serait sans doute pas également le fait du hasard. Qu’en est-il de la gestion des hommes ?

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