Luc Mbah a Moute : « Il faut multiplier les Camps de Basketball au Cameroun »

L’international camerounais Luc Mbah a Mouté a présidé pour la quatrième année consécutive son Camp de Basketball les 25, 26 et 27 juillet derniers au Palis Polyvalent des Sports de Warda. Il ne manque pas de souligner la nécessité de développer cette discipline dans le terroir.

Dans quel état d’esprit se trouvent ces jeunes, à l’issue de ces trois jours de communion dans la pratique du basketball ? On en remarque d’ailleurs qui sont très petits…

Ils sont très contents ; cette année on a un peu rajeuni le camp, il y en a qui sont très jeunes, entre 10 et 12 ans, comparé à ceux qui en ont 14. L’objectif est de les former sur le long terme, et d’ici deux trois ans les voir évoluer dans la discipline, avoir un bon bagage technique avec un bagage physique qui va avec voire intellectuel.

En parlant d’évolution, comment trouvez-vous le basketball camerounais ? S’est-il professionnalisé ou l’est-il en voie ?

Ah là, pas du tout ; le basket camerounais n’est pas du tout professionnalisé, comme c’est le cas de la plupart des pays de la zone d’ailleurs. Justement c’est la raison qui justifie des initiatives comme celle-ci, et je souhaite que les confrères qui évoluent dans des championnats professionnels, même en Europe, puissent multiplier des projets pareils afin qu’on puisse le faire avancer. Mais il faudrait surtout l’implication des entreprises locales et même du gouvernement, et je crois qu’on arrivera peut-être à avoir un jour un championnat professionnel.

L’Angola aujourd’hui est l’un des pays où le basket est puissamment représenté. Votre commentaire, peut-être en comparaison avec le Cameroun…

Disons qu’économiquement déjà l’Angola est plus avancé que le Cameroun, et deuxièmement le basket est sport roi là-bas, contrairement au Cameroun. Voilà ce qui explique qu’il y ait de grands champions africains, et là-bas plein de choses sont mises en place en terme d’infrastructures et du suivi des joueurs.

On voit érigés les posters des jeunes ayant bénéficié des bourses études-sport du côté des USA et qui sont passés par votre Camp. Quels sont vos rapports avec ces derniers depuis leur arrivée aux Etats-Unis ?

Disons que je suis en contact avec chacun d’entre eux, on discute beaucoup par téléphone ; C’est vrai que mon programme est très chargé et que eux aussi sont pris par les cours dans leurs universités respectives. Heureusement il m’arrive aussi de voyager beaucoup, et j’en profite pour rencontrer certains, ou assister à leurs matchs. Alors j’en profite pour essayer de leur donner des conseils et de les encadrer.

Vous dites que la mission première de votre Camp de Basketball est de développer cette discipline au pays et non forcément de faire voyager les jeunes ; ne serait-il pas mieux de dire le contraire pour encore plus les encourager à adhérer, surtout quand on sait qu’ils sont nombreux à avoir bénéficié de bourses ?

Je dirais qu’on ne trouverait pas autant de bourses si le basketball n’est pas à la base, développé. Il faut d’abord le développer et les bourses se multiplieront peut-être par la suite. Si les structures sont en place, si les coachs sont bien formés, s’il y a de bons joueurs, tout suivra. Le potentiel physique on l’a déjà ; c’est connu de tous que les africains ont un potentiel physique avéré, le gros problème a toujours été le potentiel technique.

Ça fait quatre ans que vous tenez le Camp, six de nos jeunes ont pu voyager grâce à cette initiative, mais toujours pas l’ombre d’accompagnement des pouvoirs publics. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ? Les relations ne sont-elles pas bonnes ?

Pour parler de l’accompagnement, disons que du point de vue organisationnel, le contact avec les coachs locaux, c’est aussi  la fédération qui aide en plus du fait que je sois membre de l’équipe nationale –ce qui peut expliquer à une certaine mesure que j’aie aussi une relation avec la fédération-, mais pour ce qui est d’un appui effectif je dirais que sans doute il ont autres choses plus importantes à faire. Moi j’essaye de faire de mon mieux ou à mon niveau.

 

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