L’artiste Congolais Fredy Massamba nous a accordé cette interview. Au menu : sa carrière, son groupe, sa relation avec l’artiste camerounais Krotal…
Bercé par la rumba congolaise, vous finissez pourtant par vous orienter vers les rythmes urbains (hip hop, soul etc) ; quelles étaient vos motivations à l’époque ?
Il ne s’agit pas de motivation, mais tout simplement de synthétiser des influences qui nous ont fait grandir.
Ethnophony vous a dévoilé aux yeux du monde, et au passage vous gratifiera d’une nomination au Kora de meilleur artiste masculin d’Afrique Centrale ; quelles anecdotes pourriez-vous nous évoquer de cette belle époque ?
Ethnophony est un voyage, la réalisation de ma conception de cette musique africaine qui vient d’une nouvelle génération qui n’a pas honte de ses origines et qui n’a pas peur de brasser les cartes. Créer un son qui surfe entre l’Afrique et l’occident, tout en gardant cette langue que je chéris le kikongo, c’était primordial.
Mais qu’en est-il de votre crew Tambours de Brazza aujourd’hui ?
Les tambours de Brazza dont je suis l’un des membres fondateurs c’est plus de 20 ans de carrière internationale et des tournées qui s’enchaînent, ainsi qu’un nouvel album «Sur la route des caravanes» qui a vu le jour et une tournée en 2015 au Canada, Brésil et États-Unis.
Vous avez pratiquement parcouru le monde au gré des tournées qu’on imagine très enrichissantes pour votre carrière ; ce qu’on aimerait savoir, c’est comment le jeune artiste passionné des années ’90 a pu réaliser autant de grandes choses ? Auriez-vous des parrains à l’époque ?
La passion, oui, mais aussi la détermination et l’apprentissage au gré des rencontres ont fait de moi l’artiste que je suis.
Beaucoup, pour lancer leur carrière, ont dû participer à plusieurs concours, mais pas vous ; auriez-vous volontairement esquivé cette autre option ?
En vérité, ça ne fait tout simplement pas partie de mon parcours artistique. J’ai grandi avec une école de musiciens et c’est cette école-là qui m’a mené où je suis.
Parmi vos collaborations en Afrique, il y a des noms comme Zap Mama, Didier Awadi ou Manou Gallo, mais aussi l’artiste camerounais Krotal et dans le projet du REFLET ; que vous évoque ce nom (KROTAL) ?
Krotal est un très grand artiste, gardien de la culture et rappeur hors pair. Mon admiration pour son travail et sa grande humanité m’ont amené à travailler plusieurs fois avec lui.
Que devient Fredy Massamba ?
Deux albums à mon actif, qui me font voyager un peu partout, récemment, souvenir énorme de mon passage à IFC au Congo-Brazza ou j’ai pu enfin partager avec mon public mes chansons. Un projet avec Ray Lema, Ballou Kanta et moi qui se nomme Nzimbu, dont l’album est en préparation pour 2015, la réalisation de l’album de Nicole Bongo, artiste franco-congolaise et enfin celui en préparation de Veeby.
Votre mot de fin…
Soyons unis en tant qu’africains, travaillons dans la solidarité et que la paix règne sur notre continent. Pensée spéciale à nos frères en zones de guerre et combattons ce fléau qu’est Ébola.
Par Darysh Nehdi
