Ngaoundéré : Un taureau évalué à 3,5 millions draine les foules

La Fête du Bétail, Djouldé Dabaji (DJODA 2015) s’est tenue du 17 au 19 novembre 2015 dans la métropole de l’Adamaoua, regroupant les acteurs de ce secteur venus du Cameroun, du Tchad et d’Europe.

Une fois de plus le bétail a exposé ses meilleurs atouts au public. Les acteurs du secteur de l’élevage du Cameroun et de la sous-région se sont donnés rendez-vous à Ngaoundéré. C’était à l’occasion de la Fête du bétail baptisée « Djoda 2015 » qui a mobilisé de nombreuses personnalités, acteurs et amateurs du domaine. A l’occasion, à travers expositions, exposés et une conférence, des experts camerounais et étrangers, invités par la Cnebcam, les éleveurs ont été entretenus sur la santé des bêtes, mais également sur les méthodes et pratiques à utiliser et mettre en place pour améliorer leur rendement. Saisissant l’occasion de la présence du ministre Taïga, le président de la confédération a égrainé les difficultés auxquelles font face les éleveurs, notamment l’absence de subventions pour l’achat des produits médicaux permettant de lutter efficacement contre les maladies, l’absence d’un code pastoral.

Améliorer la production
Cette manifestation grandeur nature qui s’est déroulée à la Place de l’indépendance de Ngaoundéré est la continuité de la précédente Foire à bétail organisée en Avril 2014. « Compte tenu des restrictions que connaît l’espace réservé aux activités agropastorales et donc la raréfaction des ressources, l’élevage de la sous-région en général et celui du Cameroun en particulier, ne saurait se cantonner à sa forme traditionnelle et sentimentale actuelle » constate le président national de la Confédération nationale des éleveurs de bétail du Cameroun (Cnebcam), Hamadou Adji, lors de l’ouverture. Le contexte sécuritaire actuel et les enjeux de développement durable du secteur à travers la modernisation des infrastructures ont fait l’objet d’échanges nourris entre les acteurs. Le thème « L’élevage de bétail : Moteur de croissance et de création d’emplois » débattu par le Minepia a jeté les bases d’un élevage plus productif que sentimental au Cameroun. La modernisation des exploitations par la création de ranch et l’amélioration génétique sont désormais d’actualité.

Former les éleveurs
Un gabarit immense et sa masse auront impressionné la foule qui s’est agglutinée autour de la bête tout au long de la foire. Le taureau élevé par le Gic Moutourou de Banyo a fait sensation avec ses 1250 kg pour 6 ans d’âge. Un animal de race Holstein bien entretenu pourtant issu du département le plus éloigné de la région. Une preuve que même dans l’arrière-pays la modernisation du secteur pastoral est en marche. A la vue de ce taureau, un individu à voulu l’acquérir à 3,5 millions mais en vain. Le ministre de l’élevage a tenu à ce que Mohamadou bachirou, le propriétaire de l’animal, partage son expérience durant la conférence. Tenant compte des nombreuses difficultés relevées par les éleveurs, le ministre de l’élevage a promis l’appui du gouvernement aux initiatives des filières bovine et caprine, dans la formation sur les techniques d’élevage afin d’améliorer le système de production.

Lever les contraintes
Dans les paturages, de nombreuses contraintes démontrent que le passage à l’élevage de seconde génération est obligatoire. « En 2014, les éleveurs de la seule région de l’Adamaoua ont estimé des pertes dues aux pénuries alimentaires de la saison sèche à près de 47 000 têtes de bétail soit une valeur équivalente d’environ dix milliards de francs Cfa. » relève un universitaire. C’est dans l’optique de promouvoir l’élevage du bétail et de booster la production animale de qualité que s’inscrit la 2e édition de la foire à bétail organisée par le Cnebcam en partenariat avec le Minepia et le laboratoire Caphavet. « Cette foire constitue un cadre idoine de réflexion, d’échanges, de partage d’expérience. Au-delà d’une simple opération ponctuelle d’exhibition du bétail et des acteurs d’élevage, cette foire se veut désormais un outil de promotion et de développement du secteur de l’élevage pourvoyeur de plus de 100 000 emplois » dira Dr. Taïga, ministre de l’Elevage, des Pêches et des industries animales.

Par Rodrigue TAPEO / http://fadart.info

Categories
CultureSociété
No Comment

Leave a Reply

*

*



COMMENTAIRES FACEBOOK