La police fédérale a perquisitionné, vendredi 4 mars, le domicile de l’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a ensuite été entendu par la police. Les autorités affirment avoir des éléments montrant qu’il a bénéficié d’une corruption organisée au sein de Petrobras.
L’opération policière fait partie de la vaste opération « Lavage rapide » lancée en 2014 pour enquêter sur un vaste réseau de corruption monté au sein de la compagnie publique pétrolière Petrobras et qui aurait coûté au moins deux milliards de dollars à la compagnie.
Des images de la TV Globo, qui a révélé la perquisition, montrent des effectifs policiers devant des bâtiments à Sao Bernardo do Campo (Sao Paulo) où vit Lula, un quartier dont les les rues étaient fermées. « La police fédérale mène des fouilles et perquisitions chez lui, à l’Institut Lula et chez plusieurs de ses collabrateurs et membres de sa famille », a dit José Chrispiniano, attaché de presse de l’ancien président.
« Il y a des preuves selon lesquelles l’ex-président Lula a reçu de l’argent du réseau (de fraudes) Petrobras par le biais de la restauration d’un appartement triplex et d’une maison de campagne à Atibaia », affirme le parquet. « On enquête aussi sur des versements faits à l’ex-président par des entreprises impliquées dans l’enquête sur la corruption, à titre de dons présumés et conférences », ajoute le parquet.
La veille, déjà, une avalanche d’accusations de corruption dans le scandale Petrobras a éclaboussé le pays : la déclaration présumée d’un sénateur impliquant la présidente Dilma Rousseff a filtré dans la presse et la Cour suprême a ouvert un procès contre le président de l’Assemblée pour avoir reçu des pots-de-vin.
L’hebdomadaire IstoE a ainsi assuré dans son édition de jeudi que la présidente a manipulé l’enquête sur Petrobras, en nommant par exemple un juge pour libérer des industriels détenus, affirmant se fonder sur des révélations du sénateur du Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), Delcidio Amaral. Or ce dernier a lui-même démenti avoir tenu ces propos. Selon IstoE, l’ancien président Lula da Silva était aussi au courant du réseau de corruption.
Lancée en 2014, l’enquête a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le géant pétrolier contrôlé par l’Etat et 16 entreprises, donnant lieu à des commissions de 1 à 3 % sur chaque contrat dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir.
Par Lemonde.fr