C’est aux premières heures de la matinée du 10 février 2016 que le tristement célèbre village Nguétchéwé, dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, a été la cible de deux attentats-suicide perpétrés à l’aube, à la fin d’une veillée funèbre. Selon quelques survivants, profitant de la nuit noire dans cette localité non électrifiée, la veille, deux femmes kamikazes se sont infiltrées dans la meute de veilleurs. Sur les circonstances de ce double attentat-suicide, Oumate Nguihdama, un veilleur raconte : «La première explosion a lieu à 5 heures 30, au moment où il faisait encore noir. Elle a donc provoqué simultanément l’explosion de la deuxième kamikaze. Elles sont deux filles d’environ 14 ans et étaient installées du côté des femmes et des enfants». Aux dernières nouvelles, le bilan consolidé fait état de 11 morts dont les deux kamikazes et 45 blessés dont neuf dans un état critique. Parmi les victimes, on distingue six femmes dont une enceinte, deux hommes dont un membre du comité de vigilance nommé Thomas Gwolimé et de nombreux enfants blessés. Depuis le début de cette année 2016, ce village du département du Mayo-Tsanaga est devenu la cible privilégiée des kamikazes de Boko Haram. Leur dernier acte en date est l’attentat-kamikaze du 18 janvier dernier où un kamikaze a actionné sa charge explosive dans une mosquée, faisant six morts et autant de blessés.
C’est également dans ce village frontalier que le prêtre de 42 ans d’origine française Georges Vandenbeuch avait été enlevé en avril 2013, puis libéré deux mois plus tard.
Par http://mutations-online.info/
25 novembre 2023
20 novembre 2023
