Garoua: Des poches de sang frais pour la banque de l’hôpital régional

Le Cameroun de concert avec la communauté internationale, a commémoré le 14 juin 2020, la Journée mondiale du donneur de sang. Dans la ville de Garoua, l’association sang et vie, qui regroupe dans ses rangs de nombreux donneurs bénévoles, a initiée une série d’activités afin de sensibiliser les populations aux enjeux des dons de sang notamment le besoin d’avoir du sang sécuriser et des donneurs sûrs. Parmi ces activités, une causerie éducative a été organisée notamment avec les étudiants de la faculté des sciences biomédicales et de médecine de Garoua, tandis que les agents de santé communautaire de la ville ont eu droit quant à eux un atelier de sensibilisation sur le don de sang. Point d’orgue de cette semaine d’activité, une collecte de poches de sang a été organisée du 13 au 14 juin, dans les locaux de la Croix Rouge de Garoua, ceci en raison de l’indisponibilité de la banque de sang de l’hôpital régional qui a été consumée par les flammes à la suite d’un incendie le 10 juin 2020.  Dans une démarche altruiste, plus d’une centaine de donneurs ont pris part à la grande collecte initiée par l’association et ont ainsi permis à la banque de sang de renflouer ses réserves avec plus d’une centaine de poches de sang frais.

Malgré les efforts des associations telles que Sang et Vie, du gouvernement ou de ses partenaires, la situation du don de sang au Cameroun ne s’améliore pas. Selon les statistiques du programme national de transfusion sanguine, les besoins annuels du Cameroun sont estimés à 400 000 poches de sangs pour l’ensemble du pays, pour une offre qui atteint à peine 100 000. Et dans la ville de Garoua, d’après le Dr Ibrahima Amadou, président de l’association Sang et Vie, « il y a trois ans la demande était de 3000 poches de sang mais aujourd’hui on est presque passé au double ». Un besoin que malheureusement la banque de sang de l’hôpital régional de Garoua peine à couvrir. D’après une étude sociologique menée en 2017 par la société française de transfusion sanguine en collaboration avec le programme national de transfusion sanguine, plusieurs freins expliquent cette situation : le manque de volonté politique, l’ignorance du public en matière de don de sang, et enfin les barrières culturelles et religieuses. Trois freins, qui handicapent sérieusement le don de sang à l’hôpital régional de Garoua et créent souvent des pénuries. « Les donneurs bénévoles sont de plus en plus rares, la banque de sang est obligée de faire recourt au don de remplacement pour combler le vide et garantir la disponibilité des poches de sang », explique un personnel de la banque de sang.

A travers cette journée mondiale des donneurs et les différentes activités qui ont meublé la semaine, l’association Sang et Vie espère que la sensibilisation et les plaidoyers menés feront sauter les verrous de l’ignorance de la population sur l’importance du don de sang et gommer la mauvaise perception que plusieurs personnes ont de « ce geste héroïque qui n’a qu’une finalité, celle de sauver des vies. »

Par Ebah Essongue Shabba

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