La députée Rolande Ngo Issi, outrée par l’augmentation des prix des produits de 1ère nécessité, s’exprime !

Dans une tribune, Rolande Ngo Issu interpelle le Gouvernement qui, de son point de vue, fait preuve de « laxisme et de mépris ».

Sa tribune : « Le laxisme et le mépris vis-à-vis du Peuple par le gouvernement Camerounais ne cessent de se manifester. Depuis quelques jours déjà, l’augmentation de la baguette du pain d’1/4 de frs de plus ne semble gêner personne; ça ne fait que continuer. L’augmentation d’un produit de consommation ne se fait pas de manière unilatérale et je l’avais déjà relevé lors de ma conférence de presse et de mes multiples communications.

Le gouvernement doit communiquer au PEUPLE  » Consommateurs  » sur ses orientations devant l’inflation en cours et même face à une crise, et ce n’est pas sorcier; tous les États normaux le font. En plus, ce qui se passe actuellement n’est pas une surprise, les alertes ont été faites.

Au Cameroun nous avons importé  près de 860.000  tonnes de farine de blé en 2020  pour un montant de 150 milliards qui représente en moyenne 3% de notre budget. Ce qui choque c’est ce refus par le gouvernement à trouver une solution locale malgré les batteries d’annonces et slogans creux qui, je pense, étaient l’une des raisons pour laquelle la SODEBLE tombée en faillite dans les années 80 avait pensé être réhabilitée par le gouvernement mais encore des solutions de saupoudrages et des projets sans fondement.

Car comment comprendre que les travaux de recherches et d’expérimentations de l’IRAD, bras séculier de l’Etat en la matière ont rendu depuis 2012 au côté du Programme National de la Vulgarisation de la Recherche Agricole PNVRA rattaché au MINADER, 7 variétés de la culture de blé dans les zones de Banyo, Bamenda, Irad1, irad2, Tchad, Nigeria et Liban et fourni une assistance technique pour la mise en place d’un champ de démonstration de production de blé dans la localité de WASSANDE région de l’Adamaoua où était logée la Sodeble c’est dire combien le potentiel n’attend qu’à être impulsé mais  dont les réalisations restent un mystère. C’est à se demander c’est QUOI LE PROJET ?

 

Or,  si le Cameroun avait injecté depuis 2019 après l’investiture du nouveau Président de la République élu à près de  71%, de manière progressive, même 2% du budget alloué à l’importation de la farine du blé, à la production locale de la farine de blé, qui selon les experts de l’IRAD a une capacité de récolte de 4 à 5 tonnes par hectare sur les sites d’expérimentations ce qui satisferait la demande nationale qui tourne autour de 180.000 à 200.000 tonnes l’an.

Bien plus, cette production pourrait être transformée dans la localité de Bambui, région du Nord-Ouest selon une certaine étude. Même si l’on peut convoquer l’insécurité dans la zone d’autres localités sont à explorer

Et dans la même dynamique la farine faite à base de patate et ou du manioc  au  valeur nutritive  plus adaptée ferait forte concurrence, et nous aurait donné bonne marge de manœuvre pour éviter  ce plein fouet aujourd’hui qui fait tellement mal. Et même de manière symbolique nous serions de moins en moins dépendant du diktat des autres sur notre consommation locale.

Nous interpellons une fois encore nos décideurs à prendre les solutions idoines pour atténuer la gravité de la saignée. Ils doivent nous communiquer leurs prospectives; ce n’est pas un luxe mais c’est une OBLIGATION dans un État. Nous devons savoir ce qu’ils font et les orientations futures qu’ils donnent face à telle ou telle situation, je répète c’est une OBLIGATION.

Et les communications, il y’a quelques années de cela certains membres de ce gouvernement nous ramènent à une triste évidence que l’Etat a échoué à son propre examen préparé par lui-même. Nous refusons alors de subir les conséquences de leur inconséquence. »

 

 

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