Coach Raphael Djiné : « Le Cameroun produit beaucoup plus des diplômés que des travailleurs… »

Entrepreneur camerounais basé aux Etats Unis depuis plus de 23 ans, Coach Raphael Djiné s’est lancé très jeune dans l’entreprenariat, il n’avait que 21 ans.  Il a fait fortune dans le transport et l’immobilier. Depuis bientôt un an, il s’est lancé un nouveau défi, lancé une boite qui a pour mission d’Offrir du mentorat, du coaching et de la formation en véritable leadership. ILead Global Training Center a pour objectif de créer 150.000 emplois au Cameroun. Mardi 04 Avril 2023, il nous a présenté ce bébé qui sera implanté d’ici 2024 sur tout le continent.

Comment vous êtes-vous retrouvé aux USA ? Est-ce par la mer ?

Non, non ! je suis allé aux Etats par voie légale. En fait, je faisais partie de l’équipe nationale de Judo, nous sommes allés à Dallas (dans l’Etat de Texas, NDLR) pour une compétition. Après la compétition, j’ai été sollicité pour continuer ma formation dans une université américaine. 23 ans en arrière, le judo ne payait pas. Ce n’est pas comme aujourd’hui, vous faites une lutte de cage et vous gagnez un million de dollar comme Francis Ngannou. À notre temps cela n’existait pas. Le Judo ne pouvait pas payer mon appartement, c’est comme ça que je me suis lancé dans les affaires. Voilà comment je suis parti du Cameroun pour les Etats Unis.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je me suis lancé dans l’entreprenariat aux Etats Unis à l’âge de 21 ans. J’ai commencé par le transport avec un camion puis nous sommes allés à 200 camions pour les 42 Etats américains. Par la suite, je me suis jeté dans l’immobilier. Les architectes construisaient les maisons et nous les vendions. On lotissait aussi les grandes surfaces et on vendait, j’ai travaillé dans ce domaine pendant presque 21 ans. Ensuite, j’ai développé les entreprises qui valent actuellement plus de 75millions de dollar. Aujourd’hui notre entreprise s’appelle ILead Global, nous sommes en train de nous installer dans tous les pays africains.  D’ici 2024, nous serons implantés sur tout le continent. Nous formons les gens dans l’entreprenariat sur le plan personnel et en leadership. Je crois qu’aucune entreprise ne peut grandir plus que l’entrepreneur qui possède l’entreprise.

Votre entreprise ne peut pas dépasser votre niveau de leadership. Les ressources financières reflètent votre niveau. Quand je dis niveau, je ne parle pas de diplôme. Tu peux avoir les diplômes et être pauvre, mais ton niveau de leadership et la valeur que tu peux apporter à la société. Nous croyons beaucoup à la capacitation, au renforcement de capacité continuelle car les choses changent. Aux Etats Unis, nous restons dans le transport et l’immobilier.

Pouvez-vous nous présenter ILead Global Training Center, ses objectifs, sa vision…

ILead Global Training Center a été créé pour résoudre un sérieux problème que nous avons ici au Cameroun. L’expérience a montré que le Cameroun produit beaucoup plus des diplômés que des travailleurs. On s’est dit, comment est-ce qu’on peut apporter une solution pour résoudre le problème, pour participer à la solution, pour lutter contre le chômage ? On a essayé d’élaborer quelques éléments de réponses. Vous savez, On est en chômage parce qu’on a été formé, mais les connaissances que nous avons, nous ne pouvons pas les appliquer directement au niveau local. On s’est dit, on peut renforcer les capacités des gens qui ont la capacité de développer un nombre de talents, mais pour résoudre des problèmes précis. Aujourd’hui le monde est devenu un petit village, tu peux être au Cameroun et tu travailles aux Etats Unis à partir d’internet. Nous les préparons pour travailler pour les entreprises au Cameroun, au Canada ou aux Etats Unis, c’est ça le concept du Global Training Center. Pour se former, il faut payer, mais sachant le climat économique, beaucoup de parents ont déjà dépensé des grosses sommes d’argent pour leur progéniture, sans résultat, nous avons mis sur pied un programme pour ceux qui aimeraient fréquenter à crédit et puis payer leur formation pendant qu’ils seront en train de travailler. Chez nous, on se forme avec un contrat de travail, on n’apprend pas pour avoir la connaissance, quand vous arrivez chez nous, on vous sélectionne dans un domaine, on vous prépare directement pour une entreprise. Après la première partie de la formation qui est de 6 mois, vous continuez à étudier 30 % et vous appliquez 70%. Nous accompagnons en donnant le crédit formation, vous vous formez d’abord, vous travaillez et vous payez l’école pendant que vous êtes en train de bosser. Nous avons pour objectif de créer 150.000 emplois en 5 ans. Nous avons sélectionné des formateurs Canadiens, Américains et Européens pour former à distance et nous avons des facilitateurs au niveau local pour accompagner les apprenants.

En ce qui concerne le volet social comment ça va se passer ? en ce qui concerne leur salaire, auront-ils des salaires camerounais ? seront-ils affiliés à la CNPS ?

On ne peut pas parler d’entreprise sans regarder le côté social. Déjà nos apprenants ont un minimum, ce que nous appelons accompagnement qui est de 100.000frs CFA. Quand vous êtes en mode formation, vous recevez 100.000frs, je ne sais pas si on peut appeler cela salaire. Ceux qui travaillent déjà doivent être soumis aux lois du Cameroun parce qu’ils travaillent à partir du Cameroun. En revanche, ceux qui signent des contrats avec des entreprises américaines et voyagent, ils vont entrer dans le système fiscal américain. On se soucis également de leur problème de santé, on aimerait avoir des employés en bonne santé, nous sommes en train de travailler avec une chaine de cliniques pour affilier nos employés qu’ils soient pris en charge quand ils sont malades. Ils seront affiliés à la CNPS.

Quels sont les critères de sélection ? quelles sont les conditions qu’ils doivent remplir pour être choisi ?

Nous avons notre chargée des affaires académiques, Docteur Sylvie… On a une pré-sélection d’abord. Si vous dites que vous êtes journaliste, on vous test d’abord, on s’assure que vous avez cela en vous. Il faut passer par un test pour que nous même, on s’assure qu’on peut miser sur vous dans ce domaine. Si vous êtes bilingue c’est bon. Mais il faut parler au moins une langue. On ne regarde pas trop les diplômes, même si vous avez le BEPC, on vous test. On a des gens avec deux, trois masters qui n’ont pas la capacité de rédiger une simple lettre. D’autres avec le BEPC, le BAC sont callés dans leur domaine. Pour nous, ce qui compte c’est le résultat et aussi la capacité d’apprendre.

Que fait Ilead Global Training pour lutter contre l’immigration clandestine ?

Beaucoup de Camerounais ont le rêve américain, beaucoup veulent aller travailler au Canada. On s’est dit qu’en apportant une solution en les capacitant et les connectant avec une société américaine ou Canadienne, ils auront le choix de travailler à partir du Cameroun, de manifester leur rêve à partir du Cameroun, Ils n’ont plus besoin de traverser le désert. Regardez nos vêtements, soit le tissu vient de la Chine, ou la tenue a été cousue en Chine. Les Chinois n’ont pas besoin d’immigrés au Cameroun pour nous vendre leur service. La plupart de vos cameras ont été peut-être fabriquées en Chine, même si ce sont des marques Canon. Donc de la même façon, on s’est dit, nous les Camerounais étant au pays, on peut développer beaucoup de valeurs qu’on peut apporter à certaines nations étant sur place. Un jeune n’a plus besoin de se retrouver aux Etats Unis pour gagner 2000 voire 3000 dollars par mois. En étant au pays, il peut se connecter avec des entreprises américaines et gagner sa vie comme s’il était au pays de l’oncle SAM.

 

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