Moustapha Mana, Camerounais employé dans une entreprise de forage était loin de s’imaginer qu’il vivait là les dernières secondes de sa vie. Le malheur s’est produit lors des bombardements (tirs des roquettes) de l’armée nigériane dans la localité du district nigérian de Kala-Balgue. L’avion de l’armée Nigérian y a fait 52 morts et au moins 120 blessés.
La victime s’était rendue à Rann avec trois collègues de l’entreprise Etoiles de vie, spécialisée en forages, et qui emploie sa mère. Ayant gagné un marché auprès de Médecins Sans Frontières, c’est tout naturellement que le jeune Moustapha Mana, juste âgé de 25 ans, sera solliciter par cette dernière ainsi que les deux techniciens tchadiens vivant à Kousséri, en plus du chauffeur. Ces derniers avait déjà creusé jusqu’à 36 mètres de profondeur, mais ayant atteint une nappe phréatique, sa mère décide d’aller chercher du sable pour préparer le béton. Ils emprunteront le pickup avec le chauffeur pour le faire. Un avion, un jaguar, survolera d’abord l’espace aérien, puis fera demi-tour en lâchera deux roquettes (une non loin du marché de Rann et du camp où étaient mon fils et notre équipe, et une autre à la sortie de Rann). Les dégâts ne vont pas tarder à suivre…
Les officiels de l’armée nigériane, notamment Lucky Irabor (le Commandant des opérations Lafiya Dolle) évoqueront « une mauvaise appréciation de la cible ». Le Président nigérian a quant à lui reconnu la «regrettable méprise de l’aviation nigériane». D’après le Commandant, l’armée a reçu des renseignements selon lesquels des regroupements de combattants de Boko Haram avaient lieu près de Rann. C’est ce qui justifie l’intervention de l’armée nigériane ce jour.
