Droit de l’homme : Un transgenre camerounais persécuté

Voici l’histoire d’un jeune homme différent, vivant au Cameroun.

Le sieur MBESSA BAMASSAMA Daniel (MBD) né le 25/06/1986 à BOKITO au Cameroun et de nationalité camerounaise et d’origine Yambassa, vit un calvaire depuis son coming-out

Issu d’une fratrie de six enfants, dont il est le 3ème (.du même père mais de mères différentes). MBD (Ndlr) dit avoir eu:” une belle enfance, pendant laquelle il jouait plus avec les filles”. A cette époque aucune ambiguïté ne laissait transparaître. La famille le voyait même embrasser une carrière d’humoriste dans l’avenir car il passait le temps à utiliser les accessoires de sa mère pour amuser les autres et faire des imitations. Sauf que ce n’était guère juste une passade d’enfant, car un jour alors qu’il jouait avec son seul ami garçon, en l’absence de sa grand-mère. Les deux garçons s’étant retrouvés seuls:” celui-ci toucha les parties intimes de MBD et il se mit en érection”, confit-il à notre rédaction. N’étant pas conscients de ce qu’ils faisaient, la grand-mère les surprit et leur infligea une bonne correction en interdisant au passage l’ami de remettre les pieds chez elle. Cet évènement fût le déclenchement d’une nouvelle vie dans un corps nouveau.

Rentré retrouver sa maman dans la cité capitale Yaoundé, la correction que grand-mère avait infligé à MBD le hantait toujours, surtout le passage où elle lui dit :”Dieu te punira pour ce péché”. Mais il était un peu tard pour ça. Bien qu’ayant grandi dans un environnement chrétien, MBD ne parvenait plus à lutter contre ce qu’il qualifiera de sa “véritable nature”. Durant son cursus universitaire, MBD s’était résolu à prendre une copine qui venait lui rendre visite régulièrement et à qui il avait remis les clefs de son appartement. Ceci pour camoufler”sa véritable nature” et éviter la colère de sa famille.

Un soir finalement de 2017, alors qu’il prenait un verre dans un bar réputé de la capitale, il fit la rencontre d’un jeune homme, Jean-pierre, avec qui il va sympathiser et se lier d’amitié. Ce dernier lui révèlera qu’il connaissait des dans leur genre qui sortaient déjà du silence… C’est ainsi qu’il eut le courage de s’assumer pleinement, et se mit en couple avec ce dernier. Une pilule qu’a eu du mal à avaler sa nouvelle copine qui découvrit le pot-aux-roses. Cette dernière occasionnera une dispute en rue puis prétexter subir les coups de MBD. Ce dernier sera livré à la vindicte populaire, n’eût été l’intervention des policiers du coin, il y serait resté.

Une fois au commissariat, il lui a été clairement rappelé que la loi camerounaise condamnait l’homosexualité. Pour compléter le tableau, sa copine alla tout révéler à la famille de MBD. Révélations qui déclencheront une vague d’indignations de celle-ci qui n’hésitera pas à crier à la sorcellerie, non sans le bannir et le maudir.

Cette série d’incidents avaient fini par avoir raison de Jean-pierre qui s’était résolu à quitter la ville et à rompre tout contact avec MBD. Seule l’association CERLUDHUS, dont il est membre, lui portrait assistance, surtout en accompagnement psychologique. MBD même malgré ses activités d’activiste pour les droits des minorités, sachant pertinemment l’impitoyabilité des lois camerounaises face aux transgenres. MBD pensait trouver réconfort auprès de ses vrais parents, mais malheureusement, cela a coûté la vie à son père. il raconte ce triste épisode “mes parents s’étant exilés en occident depuis des années, je leur avais fait part de la situation que je vivais, mon père et ma mère ne s’étant pas mariés ensembles, nous vivions donc dans la famille de notre père qui avait eu notre garde. Ma mère avait entrepris de me sortir du pays car elle craignait pour ma vie et c’est de là qu’elle m’avait avoué qu’elle n’avait jamais voulu se marier avec notre père parce qu’elle connaissait qu’il étaient très violents. Alors elle trouva un moyen pour me permettre de fuir le pays. Une fois arrivé, je contactais mon père pour lui raconter ce que j’avais subi et les menaces des membres de sa famille, il se proposait de faire la médiation étant l’aîné de la famille il serait écouté.Il disait à ce effet que personne n’avait le droit de décider comment une personne devait vivre sa vie. Je trouvais son discours réconfortant.” Vivant en Europe depuis une trentaine d’années, il décida d’aller en janvier 2021 réunir ses frères et sœurs pour une pédagogie sur ce sujet. Mais durant ladite réunion il eut une fin de non recevoir et même des menaces furent prononcées en son encontre. Ses frères lui dirent clairement “s’il essayait encore de remettre un pareil sujet sur la table il subirait le traitement qui m’était réservé à savoir la,mort car ainsi sont traités les sorciers”. “Négligeant ces paroles, il rentra en Angleterre où il vivait promettant de revenir l’année d’après car pensait-il qu’ils se seraient calmés et que ces paroles avaient été prononcées sous le coup de l’émotion. En 2022, il prît de nouveau ses congés et comme promis il réunit ses frères de nouveau au Cameroun pour leur parler et essayer de leur faire comprendre qu’il y’a des gens qui sont comme ça et qui ne sont pas nécessairement des sorciers, mais ce jour fut le dernier car son petit frère en pleine réunion sortit une arme et lui tira dessus à bout portant. Il n’eût aucun regret et s’en alla, laissant le corps de mon gisant sur le sol”

“Aujourd’hui je vis avec la culpabilité de la mort de la mort de mon père dans l’esprit car c’est à cause de moi qu’il a trouvé la mort”.

Ainsi va la vie… d’un transgenre.

 

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