Diocèse de Bafoussam: La sœur Adèle Gatsi Tsagué dénoncée au Vatican

Elle est accusée de manœuvres peu catholiques dans l’exfiltration d’un enfant.

Le 14 juillet 2015, le sieur Denis Zemmo a envoyé une correspondance au Vatican adressée au souverain pontife, le Pape François, cette correspondance est en fait, une plainte contre Adèle Gatsi Tsagué, une religieuse en service au diocèse de Bafoussam. Celle-ci est accusée de «faux et usage de faux et complicité d’enlèvement d’enfant». Dans sa plainte, Denis Zemmo revient sur ce qui motive ses suspicions contre la religieuse. «J’ai choisi comme épouse, la petite sœur de cette dernière et depuis notre union, elle nous a toujours cherché beaucoup de problèmes qui ont finalement conduit à une rupture du foyer en 2007 après une infidélité constaté de mon épouse», écrit le plaignant. Seulement poursuit-il, après cette rupture, la femme est restée en Europe avec la fille née de leur union ; tandis que lui Denis Zemmo, restait au Cameroun avec le garçon, le nommé Franck Arol Lemoufouet.
Et cinq ans plus tard, précisément en août 2012, poursuit Denis Zemmo «l’enfant fut enlevé par la mère», en son absence à son domicile à Douala. Quelques jours après cet enlèvement, il apprendra des témoins que l’enfant a été rencontré au bureau d’état civil du village Doumbouo par Bafou dans le département de la Menoua, en compagnie non seulement de sa mère, Edith Gatsi Nguefack, mais aussi de la religieuse Adèle Gatsi Tsagué, ainsi que de leur mère Johana Tsamo. Qu’allaient-elles faire là-bas? La question est restée en instance jusqu’au 6 juillet dernier. Lasse de tenter en vain d’avoir auprès de son ex belle famille, les traces de son enfant, Denis Zemmo entreprend alors d’engager des fouilles dans les archives du bureau d’état civil de NKong-ni et au greffe du tribunal de Dschang. Le constat fait est mirifique. Il révèle en effet que la Sœur Adèle Gatsi Tsagué a été témoin du faux jugement supplétif qui a permis d’établir un doublon d’acte de naissance en ignorant le nom du père. Pourtant, se terrifie Denis Zemmo, Adèle Gatsi Tsagué qui était au fait depuis 2009 de sa relation avec sa sœur, ne saurait nier l’existence d’un acte de naissance authentique établit depuis le 5 mars 2002. Suite à ce comportement qu’il trouve peu catholique et intolérable pour une personnalité morale, le plaignant souhaite à travers sa plainte, voir extirper cette «brebis galeuse» qui «ternit l’image de l’église Catholique».
Mais déjà sur le plan local, d’autres actions ont été engagées. Notamment une plainte pour «faux usage de faux et fausses déclarations», «atteinte à la filiation d’un enfant avec suppression de l’autorité parentale», «immigration clandestine», déposée à la Brigade des Recherches de Dschang. Outre la religieuse, Edith Gatsi Nguefack, Johana Tsamo et maître Joseph Kamga (huissier de justice), sont également inculpés. Suite à cette plainte, Johana Tsamo a été interpellée et gardée à vue le jeudi 16 juillet dernier dans cette brigade. Cette femme qui nie savoir comment son nom a été inséré dans le faux jugement supplétif, a été libérée nuitamment le samedi 18 juillet 2015, sous ordre nous informe-t-on, de Yves Nomo Meyo, substitut du procureur de Dschang. La religieuse quant à elle, est attendue ce mardi 21 juillet 2015, à la Brigade des recherches de Dschang. Sa version des faits en donc très attendue.
Loin de vouloir s’acharner sur son désormais ex épouse, Denis Zemmo dit plutôt avoir des craintes sur l’avenir de son enfant enlevé. D’autant plus soutient-il, ce dernier a dû subir un grand frein dans sa scolarité. Car lorsqu’il perd ses traces, il est sur le point d’achever son cursus primaire. «Exfiltrer dans un pays où la langue parlée n’est pas l’anglais qu’apprenait au Cameroun. Forcément, il va reprendre l’école au début. Il est fort probable qu’il se retrouve à 20 ans sans aucun diplôme», s’inquiète ce père qui se dit abusé. L’autre pan de ses craintes est lié aux faux documents produits pour permettre l’exfiltration de l’enfant. «Admettons qu’il parvienne à obtenir ses diplômes et souhaite avoir un extrait de casier judiciaire pour un quelconque dossier, il est clair qu’il sera coincé à cause des faux documents», argue-t-il.

Vivien Tonfack / 

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