Le 17 juin 2015, à minuit, tous les pays du monde opéreront le passage au numérique des systèmes de radiodiffusion analogique terrestre, tel que prescrit par l’Union International de Télécommunication (UIT). A huit mois de la date butoir, une campagne nationale de sensibilisation et d’information sur le passage du pays à la Télévision numérique terrestre (TNT) est organisée en ce moment dans les dix régions du Cameroun. Elle a été lancée par Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication, le mercredi 22 octobre 2014 dans la ville de Yaoundé.
Dans la région du Nord, c’est ce lundi 3 novembre que les experts mobilisés par la Cameroon Digital Television Project (Cam-dtv), ont au cours d’une conférence explicative rencontrés à l’hôtel Bénoué, les autorités administratives, religieuses et traditionnelles de la région du Nord, les élus locaux et les membre de la société civile afin de leur permettre de mieux cerner les enjeux de cette nouvelle
technologie qui est « une innovation en matière de d’échange et de partage de l’information », a indiqué Jean Abaté Edi’i, le gouverneur de la région du Nord, qui a demandé aux participants « la préservation des archives et la valorisation de la culture afin de pouvoir participer également à l’expression du label national ».
La migration de la radiodiffusion analogique au numérique va apporter un plus dans l’audiovisuel au Cameroun. Selon Reymond Tedé Etanga, expert cellule technique Cam-Dtv, « la TNT va permettre entre autre le développement du secteur de l’audiovisuel en favorisant l’émergence d’acteurs privés et d’un acteur public dynamique, la gratuité des chaines de télévision avec une offre diversifiée, l’amélioration de la
qualité de l’image et du son, la création d’emplois, ou encore la garantie des retombées financières dans les caisses de l’Etat à travers la réaffectation des fréquences libérées par l’analogie ». Et même s’il est difficile d’affirmer avec certitude que le Cameroun sera prêt au soir du 17 juin 2015, Reymond Tedé Etanga s’est montré tout de même optimiste : « Nous avons grand espoir que le Cameroun aura au moins implémenté 02 centres, à Douala et à Yaoundé »
Pour recevoir la TNT, l’usager doit disposer d’un téléviseur
numérique. Cependant, les téléviseurs à tube cathodique ne sont pas à jeter, car ses dernier peuvent recevoir en mode numérique, à condition d’y associer un décodeur et une antenne. Des professionnels agréés se chargeront ensuite de l’installation des décodeurs et des antennes domestiques. S’agissant du contenu des chaines, en référence au quota
légal, 70% de la programmation sera camerounaise et 30% de programmes
étrangers.
Afin d’assurer le suivi et la mise en œuvre effective de la TNT, le Cameroun comme plusieurs pays africains, a mis sur pied une instance de gestion de la transition numérique : le comité de suivi du Cameroon digital television project (Cam-Dtv). L’organe est présidé par le Premier ministre ; la vice-présidence étant assurée par le ministre de la Communication.
Et pour son lancement, 30 chaines locales vont émettre à partir du bouquet de la TNT. Elles seront gratuites. La la Cameroon Radio and Television (Crtv) disposera de 06 chaines publiques. De plus, « la TNT pourra couvrir toute l’étendue du territoire camerounais, pourtant,les autres chaînes qui évoluent indépendamment ne le font pas ».
Trois structures sont chargées d’assurer la diffusion des chaînes à travers la TNT, il s’agit notamment de la Crtv, Camtel et CRTV/DIF,
a-t-on appris.
Par ESPA
