Cameroun : les islamistes de Boko Haram sous le feu des Tchadiens

Retranchés dans la ville nigériane de Gambaru, à la frontière avec le Cameroun, les combattants islamistes de Boko Haram ont été pilonnés samedi et dimanche par des hélicoptères de combat de l’armée tchadienne. Une offensive qui vise à stopper la progression des islamistes vers Maiduguri, à une centaine de kilomètres au sud-ouest.
Boko Haram pris en tenailles
Détonations sourdes, nuages d’épaisse fumée noire… Pendant deux heures, dimanche 1e février, deux hélicoptères de type MI-24 de l’armée tchadienne ont pilonné les positions de Boko Haram à Gambaru, localité nigériane frontalière avec le Cameroun (à une quinzaine de km au sud du lac Tchad), depuis la ville voisine de Fotokol où sont massées troupes tchadiennes et camerounaises. La secte terroriste se trouve ainsi coincée entre deux feux : l’offensive tchadienne à Gambaru, et la résistance nigériane à Maiduguri (voir ci-dessous), capitale de l’État de Borno dont les islamistes tentent de s’emparer depuis plusieurs semaines.
L’étonnante résistance de Boko Haram à Gambaru
Les bombardements de Gambaru dimanche faisaient suite à ceux de samedi, eux-mêmes consécutifs à une précédente offensive terrestre qui s’est heurtée aux islamistes armés. « [Des combattants de Boko Haram] sont dans toute la ville, se cachent dans les maisons et ont placé des snipers partout », explique un officier de l’armée tchadienne.
« Nous sommes déterminés à combattre l’ennemi », a déclaré après les bombardements le commandant du contingent tchadien à Fotokol, le général Ahmat Darry Bazine, devant les caméras de la télévision nationale. »Le moral [des troupes] est très haut », a-t-il assuré, flanqué de lunettes de soleil, la tête entourée d’un chèche et assis au milieu de ses hommes, dans la brousse. « À travers ces bombardements, nous cherchons à neutraliser l’ennemi pour ouvrir la voie en vue de libérer Gambaru lors d’une opération terrestre », a-t-il ajouté.

Boko Haram résiste donc âprement à l’offensive camerouno-tchadienne. Pourtant d’importantes forces armées se sont déployées ces derniers jours à Fotokol, équipées de blindés et d’artillerie. Des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR, unité d’élite de l’armée camerounaise) contrôlent même l’accès du pont qui relie Fotokol et Gambaru où sont retranchés les islamistes. Samedi, deux avions de combat tchadiens ont bombardé Gambaru et ses environs. « Pendant près d’une heure, tout ce que nous avons entendu était des explosions et on pouvait voir des avions larguer des bombes de l’autre côté de la frontière », a raconté Aisami Bukar, un riverain du côté camerounais.
Dimanche soir, le général Darry Bazine a fait état de 175 à 200 combattants tués dans les bombardements. « Nous avons riposté de manière très rigoureuse à des tirs de mortiers, a-t-il expliqué, et il y a eu beaucoup, beaucoup de morts du côté de Boko Haram ». Selon l’hôpital militaire de N’Djamena, un soldat blessé lors de ces attaques est décédé samedi, portant le bilan des pertes tchadiennes à quatre morts.
Boko Haram repoussé à Maiduguri
Plus à l’intérieur du Nigeria, à une centaine de km au sud-ouest de Gambaru, c’est Boko Haram qui est à l’offensive mais se trouve stoppée pour la première fois depuis sa fulgurante avancée territoriale initiée en juillet 2014. Dimanche, le groupe islamiste a ainsi lancé sans succès une nouvelle attaque contre Maiduguri – son ancien fief du nord -, capitale de l’État de Borno (nord-est) peuplée d’un million d’habitants.
Ce nouvel a assaut a été repoussé par l’armée nigériane avec l’aide des milices locales. Mais parallèlement aux actions de guerre classique, Boko Haram poursuit ses attaques terroristes. Au moins sept personnes ont été tuées dimanche dans un attentat-suicide visant une réunion au domicile d’un homme politique à Potiskum, et deux explosions ont fait au moins cinq morts dans la ville de Gombe.
(Avec AFP)

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