S.O.S : L’agonie silencieuse des déplacés internes de Tildé

Il y a quelques jours alors que je me rendais au Tchad, je me suis arrêté au camp des réfugiés de Tildé où j’ai pris quelques minutes me mêler à ses déplacés qui ont trouvé refuge dans ce village pour se mettre à l’abri des exactions des djihadistes de Boko Haram. Il y avait de la vie à Tildé. L’espoir d’un lendemain meilleur recouvrait tel un enduit, le mur de misère qui était pourtant visible dans ce village. Survivre aux balles des kalachnikovs ou aux lames des couteaux aiguisés des « fous de dieu » de Boko Haram est un exploit dont peuvent en jouir très peu de personnes, et à Tildé les survivants préfèrent la misère à la mort dans d’atroces souffrances entre les mains des combattants de Boko Haram.

Mais ce matin en revenant de Ndjamena, grande a été ma surprise de constater qu’il ne restait plus grande chose du village des réfugiés de Tildé. Les cases en poto-poto ont été silencieusement engloutis par eaux de la rivière El Beïd. La digue qui avait été érigée par les villageois n’a pas supporté la montée des eaux de L’El Beïd qui a surpris les populations dans leur sommeil… J’étais impuissant, choqué et surtout triste de voir toutes ses familles désormais sans-abris et qui ont pour l’instant trouver refuge sous des arbres, sans eau potable et sans nourriture.

J’ai eu un bref échange avec un policier qui était surtout là pour racketter les automobilistes puisque avant de repartir notre chauffeur a dû lui donner les « frais de passage », qui s’élevaient à 1000f ( lui quoi avec les misères des populations ?)

Pendant que vous dormez tranquillement dans vos lits douillets à Yaoundé, chers membres du gouvernement, chers parlementaires, pensez à Tildé. Boko Haram n’est rien comparé à l’indifférence de ceux qui nous gouvernent. Le folklore d’un ministre sur le malheur des populations est plus douloureux que l’exile que nous impose Boko Haram. Tildé n’est qu’un aperçu du drame silencieux que vivent les populations du Logone et Chari. Mais bon en quoi cela vous dérange-t-il du moment où Yaoundé respire et que d’après vous « le Cameroun va bien ».

Par Ebah Essongué

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