Rencontre Exclusive avec Léonie BWEMBA, la réalisatrice du film « Alerte »

Dans une entrevue exclusive avec Culturebene, Léonie BWEMBA, réalisatrice talentueuse et consule générale honoraire de Malte au Cameroun, lève le voile sur les coulisses de son dernier film, « Alerte ». De la projection prestigieuse à l’hôtel Hilton en novembre 2023, en présence de membres du gouvernement, à la prochaine diffusion dans plusieurs pays d’Afrique, Léonie partage son parcours et son engagement.

Au cœur de « Alerte », un film poignant traitant des violences conjugales et du harcèlement sexuel, Léonie révèle les motivations profondes derrière ce projet. Elle aborde également son implication et ses collaborations avec des personnalités éminentes du monde du sport, de la musique, et du journalisme, visant à sensibiliser et à initier des changements concrets.

La première projection du film « Alerte » a drainé du beau monde, avec plusieurs membres du gouvernement à l’hôtel Hilton le 15 novembre 2023. La deuxième est prévue le 23 février 2024. Qu’est-ce que ça vous fait de savoir que le film sera projeté dans plusieurs pays d’Afrique ?

Merci infiniment de m’avoir accordé cette interview. Permettez-moi de remercier une fois de plus tous ces membres du gouvernement qui ont effectué le déplacement à l’Hôtel Hilton de Yaoundé pour la sortie officielle dudit film. Merci également à tous nos acteurs et invités. En réalité l’Afrique est le berceau de l’humanité et je suis ravie que cette production que j’ai co-réalisé en tant que Producteur Exécutif soit dans les salles en Février. Le but est de sensibiliser le maximum de personnes à travers le Continent et même au-delà sur ce fléau qui mine nos sociétés. J’éprouve donc une satisfaction morale que « Alerte » soit disponible sur ces plates formes Canal Olympia.  Nous allons également le diffuser prochainement sur d’autres plates formes dès que nous finirons le doublage. Ainsi, les zones anglophones pourront aussi le visionner.  Le processus est lancé il faut juste être patient, on va le diffuser au fur et à mesure, dans plusieurs Continents.

 

Le film en question traite la thématique de violence conjugale que vous condamnez d’ailleurs. Pensez-vous que le film peut-il réduire le taux de féminicide qui accroît d’année en année dans le monde ?

Le film traite deux thématiques : Les violences domestiques et le harcèlement sexuel. Nous avons fait état de deux environnements : le familial et le scolaire afin de démontrer comment les violences peuvent affecter les femmes et les filles.  Notre motivation première était de réunir un bon nombre de célébrités pour pouvoir passer ce message fort.  Leurs images et leurs voix parlent pour elles.  C’est un sujet qui nous tient à cœur et nous travaillons avec les gouvernements et les Parlements afin que les mesures juridiques soient plus rudes. Cela devrait influencer les actions à mener conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).  Nous avons un programme stratégique de sensibilisation que nous coordonnons avec l’UNFPA. 13 célébrités supplémentaires ont prêté de leurs voix dans un spot de sensibilisation pour pallier à ce Fléau.  Les célébrités sont déterminées par cette voie à faire passer des messages et nous les remercions sincèrement. Par la voie du 7e Art, les sensibilisations, et les mesures prises par nos gouvernements et institutions internationales comme l’ONU par ses agences dédiées, nous allons tous parvenir à réduire considérablement ce fléau. C’est un combat de longue haleine, il ne faut donc pas baisser la garde.

Vous avez impliqué des figures importantes de la culture et du sport camerounais dans ce film. Comment vous les avez convaincus à participer à ce projet ?

Tout d’abord il s’agit de grandes figures que je tiens une fois de plus à remercier mais surtout à saluer leurs jeux d’acteurs percutants et admiratifs.  Les Violences faites aux femmes et aux filles constituent un sujet préoccupant pour tous. Je n’ai donc éprouvé aucune difficulté à leur parler et surtout à les convaincre. Ces célébrités ont des sensibilités et elles ont porté haut les couleurs de nos pays respectifs dans ce long métrage en l’occurrence le Cameroun, la France et le Nigéria. Nous avons également impliqué les journalistes émérites tels que Philomé Robert de France 24, Fabien Essiane de RFI et le présentateur incontesté Steve Fonkam. Allier toutes ces figures du monde du sport, du Cinéma, de la Musique et de l’Audiovisuel est une forme de sensibilisation à l’égard de ces prédateurs qui devront un jour arrêter à force d’être réprimander ou de les sensibiliser par le 7e art ou d’autres formes de sensibilisation.

Quelles sont des difficultés majeures que vous avez rencontrées pendant la réalisation du film ?

Les difficultés étaient plus centrées sur le timing et les heures de tournage.  Nous avons accéléré au vu des calendriers chargés de certains, il fallait parfois aller jusqu’à 13 scènes par jour pour finir la réalisation en presqu’un mois de tournage. Ça n’a pas été facile ! De plus, sur le terrain de tournage il fallait gérer les répétitions et encadrer les enfants qui parfois étaient attendus sur le plateau de tournage mais se trouvaient encore à l’école… Ce fut une belle et enrichissante aventure pour laquelle je n’allie aucune difficulté mais plutôt des apprentissages.

Comment comptez-vous positionner ce film dans des grands événements cinématographiques tels que les festivals de Cannes ou de Fespaco (Festival panafricain de cinéma et de la télévision de Ouagadougou)?

Je ne réalise pas forcément un film pour les festivals. Mon premier objectif c’est la sensibilisation et les mesures prises par nos gouvernements qui constituent ma satisfaction première. Ensuite, pour des raisons de forme, les festivals sont aussi un véritable moyen de positionnement cinématographique.  Pour positionner un film dans un festival il faut le soumissionner et être prêt dans les délais requis pour ce qui est de Cannes et Fespaco. Mais il existe d’autres festivals qui verront « Alerte » dans les prochains mois. Je compte réaliser mon deuxième long métrage qui pourra ensuite être soumissionné dans les festivals. Et à ce moment peut être qu’on va le faire dans les délais prévus par certains festivals notamment Cannes, Fespaco et bien d’autres festivals. Mon 2e long métrage s’intitule : LES ÉCLATS DE LA MIGRATION. Nous sommes entrain de travailler avec mon équipe et je peux déjà vous dire EN EXCLUSIVITÉ que Cysoul intervient comme acteur principal, Kareyce Fotso et bien d’autres grosses figures vont également y participer.  La production est prévue dans 5 pays : Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Belgique, l’Italie et la République de Malte. De Juin à Août 2024, nous serons en pleine réalisation que vous découvrirez en fin Mai 2025

Comment votre amour pour le cinéma a commencé? Je rappelle que vous avez réalisé un film documentaire sur l’ancien Lion indomptable Rigobert Song Bahanag.

Je suis une artiste chevronnée pour reprendre les propos du Ministre Camerounais des Arts et de la Culture, le Dr. Pierre Ismaël BIDOUNG MKPATT qui a par ailleurs accordé son haut parrainage à cette production camerounaise qu’est ALERTE. Je suis passionnée du 7e Art et je pratique le 1er Art, notamment l’Architecture d’Intérieur qui est mon métier. Ma passion pour le cinéma est née quand j’ai développé l’envie de parler des sujets précis qui affectent notre quotidien. J’ai pensé donc à faire contribuer mon carnet d’adresse à ces faits majeurs de société.  « Rigobert Song aux Frontières de la Mort » est un film documentaire de 52 minutes sur la traversée noire qui a affecté en Octobre 2016, la vie de notre capitaine emblématique, le Manager Sélectionneur Rigobert SONG. Les personnalités et les invités qui ont eu le privilège de le visionner en Juillet 2017 en redemande encore, je vais m’accorder avec Rigo si nos calendriers le permettent, on va le diffuser pour le grand public. Il est hyper émouvant et je vous assure que même pour moi la réalisatrice, ça m’est difficile de le revoir. J’ai également produit et réalisé durant la CAN 2021 qui s’est tenue au Cameroun, une chanson « ONE AFRICA » écrite par Magasco et un film documentaire de 26mn intitulé : Cameroun Terre de Football.  Le Pr. Narcisse Mouelle KOMBI Ministre des Sports et de l’Education Physique ainsi que Mr Philippe Mbarga MBOA, Ministre chargé de Mission à la Présidence de la République ont développé la théorie de notre football mais aussi exprimé leur gratitude au Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, pour les infrastructures fournies afin d’abriter cette compétition dans de bonnes conditions.  On y retrouve également Rigobert SONGJalil Patrick Magic MBOMA, S. E.  Albert Roger MILLA, François Omam BIYIK etc.  Le cinéma est pour moi un moyen d’expression pour sensibiliser, informer, réguler et surtout un moyen de contribuer à aménager les formes juridiques de nos différents pays par l’adoption ou le réaménagement des lois sur le sujet. Je réussi petit à petit ce challenge et cela me conforte que l’impact soit positif.  Ceci me permet de puiser au fond de moi l’énergie pour continuer à réaliser des films institutionnels et pédagogiques tant que j’aurai la force et l’accompagnement nécessaires à la réalisation.

Vous faites partie du corps diplomatique représenté au Cameroun. Comment vous arrivez à répondre aux responsabilités diplomatiques aussi exigeantes qui le sont également pour ce qui est du cinéma ? 

Ma responsabilité diplomatique est une fonction que les deux Chefs d’États de Malte et du Cameroun ont bien voulu confier à ma modeste personne.  Depuis 2011, je représente Malte au Cameroun en tant que Consul Honoraire puis depuis 2013 en tant que Consul Général Honoraire, j’ai donc reçu 2 exéquaturs signés par le Président Paul BIYA. Cela sous-entend humblement ma capacité à travailler de manière distinguée pour recevoir ce mérite promotionnel. Je remplie parfaitement les missions qui me sont confiées car J’ai une équipe solidaire qui travaille d’arrache pieds pour un résultat efficient de nos multiples démarches. Cependant, il se tiendra d’ailleurs à Malte, la réunion annuelle du Corps diplomatique Maltais du 7 au 9 Février 2024. C’est l’occasion de revoir mes collègues et de faire des suggestions et des ajustements avec notre Ministre des Affaires Étrangères S. E Iann BORG.  Les Consuls sont également des représentants économiques et culturels, nous restons donc dans l’échange et la coopération cinématographique pour répondre à votre question sur l’alliance du cinéma et de la diplomatie, le lien est donc magique.

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