L’ONG What Water étend son engagement humanitaire au Cameroun

Du 09 au 19 février 2024, une délégation luxembourgeoise multisectorielle accompagne l’ONG What Water lors de sa visite au Cameroun. Pendant 10 jours, Gwennaël Tchoungui et sa délégation (Bertille Sefolosha, Directrice Générale, What Water), Axel Salvage (Directrice Europe What Water), (Louis Yves Yinda, Directeur What Water Cameroun), auront un emploi du temps chargé comprenant des inaugurations de forages, des audiences et des rencontres. L’objectif de l’ONG luxembourgeoise est de faciliter l’accès à l’eau potable pour les populations camerounaises, s’engageant ainsi dans des actions sociales et humanitaires visant à réduire les disparités d’accès à l’eau, la principale cause de mortalité infantile chez les enfants de moins de 5 ans.

 

D’après les statistiques fournies par l’équipe de l’ONG, 34% de la population camerounaise ne dispose pas d’accès à l’eau courante. What Water joue un rôle crucial dans la réduction de ces inégalités d’accès. En deux ans, l’ONG a réalisé 10 points d’eau, comprenant trois fontaines et trois châteaux d’eau digitalisés, cofinancés et construits au Cameroun, offrant ainsi un accès quotidien à plus de 10 000 personnes. Louis Yves Yinda, Directeur de What Water Cameroun, souligne l’engagement de l’ONG luxembourgeoise représentée par deux Camerounais, un résidant au Cameroun et un au Luxembourg, à mettre en œuvre leur savoir-faire et leur expertise en levée de fonds pour des causes humanitaires dans leur patrie.

La digitalisation joue un rôle essentiel en assurant la traçabilité de l’utilisation de l’eau et sa répartition dans le réseau hydrique. Ces aspects revêtent une grande importance en mesurant l’impact positif d’un accès à une eau de qualité sur le nombre de personnes. « Aujourd’hui, les communes, avec lesquelles nous avons travaillé et ce que vous avez pu voir dans notre rideau de présentation, sont les communes de Baganté, foumban, Dzeng, et Megueme. Et il y a d’autres, une douzaine avec lesquelles nous sommes partenaires et nous avons pour ambition de faire des projets pour l’exercice 2024. Notre vision est simple, c’est d’étendre notre portefeuille de participation humanitaire à la construction et à la réhabilitation de nouveaux projets hydriques, 23 très exactement pour l’exercice 2024. Si le taux d’accessibilité à l’eau sur l’ensemble du territoire est de 34%, ce qu’il faut savoir est qu’en zone rurale, la statistique est encore plus défavorable parce qu’elle est de 63%. » dira Bertille Sefolosha, Directrice Générale, What Water.

Il est important de souligner que la demande quotidienne en eau à Yaoundé s’élève à 250 000 mètres cubes, mais la couverture actuelle n’est que de 180 000 mètres cubes, créant ainsi un déficit de 50 000 mètres cubes. What Water s’engage à combler cette lacune en collaborant avec des entités publiques et le gouvernement camerounais, visant à réduire les inégalités d’accès à l’eau. En outre, grâce à des innovations en matière de digitalisation, l’organisation vise à améliorer le suivi et la répartition de l’accès à l’eau pour l’ensemble de la population, tout en contribuant à la lutte contre le paludisme dans la région de Yaoundé et ses environs.

En collaboration avec les communes partenaires, What Water adopte un modèle co-participatif, où l’ONG contribue à hauteur de 50% pour des projets tels que puits, forages, ou châteaux. Lorsque sollicitée par une commune, la procédure comprend un questionnaire, un cahier des charges, et la libération de 50% du financement, avec une livraison maximale en 8 semaines. Pour gérer les forages, un collectif local est mis en place, comme expliqué par M. Louis Yves Yinda.

Au Cameroun, What Water s’investit également dans des projets liés à la culture et à la valorisation des arts camerounais. L’ambition de l’ONG inclut la rénovation de la Galerie d’Art Contemporain de Yaoundé (GACY), inaugurée en 2017. Ce lieu, dédié à l’art contemporain, a été créé par le ministère des Arts et de la Culture et l’ambassade de France, offrant un espace de rencontre et d’échange pour les artistes locaux. En rénovant la GACY, What Water aspire à promouvoir les talents locaux en matière d’art contemporain, en attente des autorités compétentes pour concrétiser ce projet dans les délais impartis, selon M. Louis Yves Yinda.

Afin de financer ses projets d’adduction d’eau, l’ONG What Water organise des expositions d’œuvres d’art. Bertille Sefolosha se réjouit en expliquant : « Nous avons présenté 60 œuvres à travers 4 expositions depuis la création de l’organisation. Deux expositions ont eu lieu au Luxembourg, deux en Suisse, et une ici au Cameroun en partenariat avec l’UNESCO. Ces expositions ont généré environ 100 millions de FCFA grâce à la vente d’œuvres d’artistes de notre réseau européen. Notre engagement est de représenter la culture camerounaise partout où nous allons, et nous avons collaboré deux fois avec le balai camerounais de la diaspora de Paris. Actuellement, nous finalisons un documentaire filmé et produit au Cameroun, bénéficiant du soutien d’ambassadeurs culturels tels que Barthélémy Toguo et Yannick Noa. »

En 2021, Gwennaël Tchoungui a donné naissance à l’ONG « What Water » suite à un voyage transformateur en Afrique. L’impulsion initiale s’est produite lors de son retour au Cameroun pour l’enterrement de sa grand-mère, ravivant les souvenirs d’une enfance marquée par la pénurie d’eau dans la région. Les images des enfants portant de l’eau au lieu de sacs d’école, qu’il avait observées en grandissant à Yaoundé, ont profondément marqué Gwen. Adulte, cette scène lui est apparue avec une nouvelle clarté, soulignant que l’eau n’était pas simplement une nécessité, mais un élément crucial pour la survie, reléguant même l’éducation au second plan. Animé par une nouvelle inspiration, Gwen a plongé profondément dans la crise de l’eau, reconnaissant que fournir de l’eau potable était la clé de la croissance et du progrès. Ainsi, avec une détermination à créer un changement durable, il a fondé « What Water », une organisation à but non lucratif ayant pour mission d’apporter de l’eau potable aux communautés rurales d’Afrique.

 

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